NBA – Analyse : Gobert ou Whiteside pour construire une équipe ?

La question est simple : pour une équipe en reconstruction, c’est Rudy Gobert, notre français du Jazz  de l’Utah, ou Hassan Whiteside, l’étoile montante du Heat de Miami qu’il vaut mieux choisir? Les deux hommes sont sûrement les deux révélations de cette saison 2014-15 plus que passionnante. Pourtant il y a quelques mois, Rudy Gobert n’était pas le même. Il jouait peu, et n’était qu’un pion parmi les pions du Jazz. Quant à Hassan Whiteside, il se battait pour rester dans la ligue, pour se faire une place, n’ayant pas joué un seul match de saison régulière depuis 2011-12. 

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Aujourd’hui, les deux joueurs commencent les matchs. Gobert gère la défense du Jazz, et Whiteside tente de mener son équipe vers les Play-Offs. Pourtant, peu de gens auraient parié sur cette progression, inattendue et surprenante, bien qu’un peu plus discutable pour le cas Gobert après son Mondial respectable. Les deux hommes ont littéralement défié le temps, montant en grade avec une rapidité et une efficacité impressionnantes. Alors la question peut se poser. 

Rudy Gobert, l’intérieur défenseur :

Comme dis précédemment, l’ascension du français était plus prévisible. Il est un premier choix de draft, alors les attentes sont forcément plus grandes de la part de la franchise. Sa Coupe du Monde avec l’équipe de France a sans doute été l’élément déclencheur de cette ascension. Mais elle n’était pas attendue à ce niveau là, en premier par le Jazz :

« Nous pensions qu’il serait un bon joueur, mais pas maintenant, pas à ce point là. Personne n’avait de boule de cristal pour prédire ce qu’il ferait lors de sa deuxième année (en NBA). » a déclaré Dennis Lindsey, le Manager Général du Jazz.

Toute sa saison de rookie, Gobert était plus reconnu pour son physique que pour ses capacités en tant que joueur. Sa taille, la distance qu’il parcourt en une seule enjambée, son envergure. Toutes ces choses se voient, mais il a manqué de temps de jeu pour montrer qu’il pouvait s’en servir.

En début de saison, Gobert avait des moyennes de 7,6pts, 9rbs et 2,3blk. Respectable, mais le français peut faire mieux. Justement, le 19 février, date de fin de transferts, Quin Snyder, l’entraîneur des rookies pour le Jazz, décide de l’intégrer dans la rotation, parmi les 11 joueurs. Depuis? 10pts, 14,2 rbs et 2,8blk. Voilà, ça c’est Rudy Gobert.

Depuis ce jour, 17 matchs ont été joués par le Jazz, ils en ont gagné 12. C’est le troisième bilan de la Ligue sur cette période. Ils sont les premiers aux nombres de points marqués sur 100 possessions. Et la cerise sur le gâteau, ils sont la meilleure défense de la Ligue, loin devant Golden State.

Grâce aux performances de Gobert, le Jazz remonte dans le classement. Mais l’écart entre l’Utah et Oklahoma, actuellement 8e, est peut-être trop important pour espérer une place en Play-Offs. Mais c’est de bonne augure pour la saison prochaine. Cette équipe en construction pourrait récupérer un bon choix de draft, pour ainsi ajouter un atout dans l’effectif.

Gobert en attaque, c’est pas trop ça, mais quand il est au poste, il est classé 16e au nombre de points marqués par possession. Gobert en attaque, il est le 80e meilleur marqueur sur pick-and-roll, aussi au nombre de points marqués par possession. Mais sa portée est clairement limitée, et s’éloigner du cercle se complique pour l’intérieur, qui est tout simplement inefficace. Mais Gobert en défense, c’est une envergure et une taille qui dissuadent. Un chiffre : moins de 40% au shoot, c’est le pourcentage des adversaires de Gobert lorsque qu’il se trouve face à eux, et ce chiffre le classe parmi les meilleurs défenseurs qui défendent au moins 5 fois sur des shoots dans la raquette. Gobert en défense, c’est aussi un pourcentage de contres incroyable. 7,4% des shoots qu’il subit finissent sur la planche ou dans le public. C’est le deuxième meilleur pourcentage cette saison, et le quatrième meilleur de l’histoire de la NBA, parmi tous les joueurs de 22 ans ou moins ayant joué au moins 1 400 minutes au total. Il ne peut pas garder un meneur, ou même un arrière, c’est évident, mais sa taille et sa vitesse de mouvement malgré sa taille en effraient plus d’un, et la pénétration se voit plus hésitante, même pour les meilleurs attaquants de la Ligue. Rudy Gobert, c’est un peu le Draymond Green des géants, en défense. Et beaucoup le voient comme un Défenseur de l’Année dans quelques saisons, s’il continue ainsi. Il promet, notre Rudy national !

 

Hassan Whiteside, un héros en Floride :

La révélation du Heat de Miami était peut-être la moins attendue, puisque si on compare Whiteside à Gobert, ce dernier avait montré un réel potentiel. Drafté en 33e position en 2010, il a commencé à couler dans les fins fonds de la NBA d’abord avec les Kings de Sacramento, puis avec les Grizzlies de Memphis, qu’ils l’ont tout simplement retiré de l’effectif. Son histoire en NBA avait pris fin, les deux équipes n’attendant rien de ce joueur.

Pourtant il est là, au Heat de Miami, qui ne s’attendait sûrement pas non plus à cette montée incroyable du joueur. Son ascension surprenante a, par contre, été critiquée par beaucoup, tentant de prédire sa fin, comme si ce n’était que de passage, un coup de chaud, rien de plus. Mais non, il a continué. Même si certains détails gâchent un peu la fête, comme des fautes inutiles. Mais sa puissance et son jeu métamorphosé ont attirés les curieux.

Tout comme Rudy Gobert, Whiteside est apprécié pour sa capacité à contrer de toutes les façons envisageables. Hassan Whiteside a le deuxième meilleur taux de contres parmi tous les joueurs de la Ligue, pour avoir renvoyé au moins 100 shoots dans le décor sur ses trois premières saisons, et il est sur le chemin d’un autre exploit, celui d’être le cinquième meilleur rebondeur sur une saison avec 250 rebonds au moins.

Les systèmes offensifs d’Eric Spoelstra, coach du Heat, ont permis à Whiteside de s’exprimer comme il l’aime. Il se classe 97e au pourcentage de points marqués par possession sur un pick-and-roll, et 70e lorsqu’il est dos au panier. Ses moyennes par match de 11,2pts,  9,8rbs et 2,5blk permettent au Heat de marquer plus de points dans le match (par rapport au Heat avant l’essor du joueur), et sa capacité à détourner la défense adverse aide beaucoup aussi, notamment les autres joueurs à marquer plus. Chris Bosh par exemple, a atteint des sommets au pourcentage au shoot, avant de redescendre un peu. Et le trio Wade-Bosh-Whiteside devançait les autres équipes avec 20,7 points marqués par 100 possessions, avant que les blessures ne viennent gâcher la fête.

Malgré cela, la défense du Heat n’est toujours pas très efficace :

Le Heat joue encore avec un bilan de victoires inférieur à 50%, et la question est de savoir si Whiteside sera capable de tenir la distance lorsque la franchise floridienne aura retrouvé une certaine stabilité. Son niveau de jeu est tout simplement monstrueux depuis qu’il fait parti des 11 joueurs présents pendant les rencontres, alors qu’il n’a pas encore effectué de véritable séries de matchs avec au moins 30 minutes de jeu.

Un choix difficile à faire

Si vous voulez de l’impact, c’est Hassan Whiteside, mais si vous voulez construire une équipe, autour d’un block, c’est Rudy Gobert qu’il vous faut. Le Français n’a que 22 ans, et une belle carrière l’attend, il n’a pas tout donné et beaucoup le savent. Mais il a déjà ce qui manque à Hassan Whiteside : l’aptitude à mener une équipe, à être littéralement la tour de contrôle de l’équipe, d’une bonne équipe de basketball. Le Heat a un meilleur bilan que le Jazz, mais ce dernier est différent depuis la date limite des transferts, parce que Gobert est un excellent défenseur, et que le Jazz en avait besoin.

Alors si les deux joueurs continuent à progresser, que le Heat retrouve une bonne régularité, et que le Jazz arrive à s’imposer comme un candidat sérieux à une place en Play-Offs la saison prochaine, alors cette dernière s’annonce intéressante. Deux hommes à surveiller de très près !

Source : bleacherreport.com

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