Lettre ouverte à Céline Dumerc

Hier soir le basket français a du dire au revoir une deuxième fois en deux ans à l’une de ses légendes. Après Tony Parker l’été dernier à Rio, nous devons vous dire au revoir Madame Dumerc.

Une fois encore, malheureusement, l’équipe de France doit mettre genou à terre face à l’Espagne, comme un symbole…  Cette 262ème sélection sous le maillot bleu, cette dernière marseillaise et ces derniers points face à nos meilleures ennemies  viennent boucler un amour débuté en 2003 avec votre pays. A bientôt 35 ans, vous quittez la scène internationale sur une nouvelle médaille d’argent. Vous connaissant, vous allez peut-être vous excuser de n’avoir pu faire mieux. Avec tout le respect que l’on vous doit, pardonnez-nous plutôt de ne pas vous offrir une sortie à la hauteur de votre carrière.

On ne pourra pas oublier notre meneuse d’à peine 170cm et sa patte gauche. On ne pourra pas oublier ce shoot, telle une catapulte, partant sur le côté de votre tête et qui aura fait mal dans l’Europe et le monde entier. Demandez aux russes, aux suédoises ou aux anglaises  si elles en gardent un bon souvenir. Nous c’est un grand oui. Cette rage dans vos yeux, ces explosions de joies chez tous les supporters français pour emmener le basket féminin sur les voies du succès, on vous en doit une bonne partie.

Après toutes ces années en Équipe de France, vous repartez avec 9 médailles. 3 chez les jeunes, toutes en bronze et 6 avec les « A » : Une en bronze, 4 en argent et un titre de championne d’Europe en 2009. 9, comme ce numéro que vous avez fièrement porté durant 14 ans de vie commune avec le drapeau français. Un numéro définitivement légendaire et qui, si l’on emprunte la tradition américaine, devrait être retiré dans toutes les salles de France. De votre parcours avec les Bleues, votre médaille d’argent aux JO de Londres vous vaudra d’être décorée de l’Ordre National du Mérite. Une distinction qui honore le chemin de capitaine Cap’s et de son armée de braqueuses en terre britannique. Un parcours époustouflant, dicté par ce grain de folie durant tout le tournoi, pour notre plus grand plaisir.

Maintenant que l’on doit regarder vers le futur, vous laissez les clés du camion à une belle génération. Il faudra encore quelques années pour les voir dominer mais nous savons que l’été, vous ne devriez pas être très loin pour dispenser quelques bons conseils. A travers votre camp pour meneuses, on voit déjà votre volonté de donner aux jeunes ce que le basket vous a offert à travers les années.

Il faut l’avouer, vous allez nous manquer. Terriblement. Sincèrement. On pourra bien passer du côté de Basket Landes pour vous voir sévir en club, mais les fans que nous sommes pleurons déjà ce départ. Vous êtes une figure emblématique de notre sport. Un modèle pour des milliers de joueuses et joueurs qui tapent la balle en rêvant d’une carrière « à la capsule ». Une joueuse de très haut niveau, c’est déjà validé depuis des années. Une légende, c’est désormais une certitude.

Ce 25 juin est donc la date de fin d’une carrière internationale incroyable. Avec votre copine Gaëlle Skrela vous tirez votre révérence sur ce podium de Prague. Le basket mais aussi le sport féminin sont très fiers de vous et vos sourires sont gravés à jamais dans les mémoires. Maintenant vous pouvez prendre des vacances méritées.

Pour terminer, on nous dit souvent que dans ce genre de moment, il faut rester simple, parler avec franchise et avec le cœur.

Alors merci, merci du fond du cœur Céline Dumerc.  

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