Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Personne ne le connaissait avant le début des Jeux Olympiques, mais après une semaine d’exception à Paris, Joan-Benjamin Gaba est devenu un nom qui compte dans notre judo français. Sa vie risque de changer, notamment sur le plan financier.
La magie des Jeux Olympiques, c’est que tout est possible pour les athlètes en compétition. Si certains sont simplement heureux d’être sur place et tentent plus de se faire des souvenirs que de décrocher une médaille, d’autres rêvent de déjouer les pronostics et de renverser l’ordre établi. C’était notamment le cas de Joan-Benjamin Gaba lors de cette édition parisienne.
En effet, le judoka qui évolue chez les -73 kilos n’était que 35ème mondial avant le début du tournoi. Mais grâce à une volonté hors du commun et à un public à fond derrière lui, il a créé la sensation en se hissant en finale contre le grand favori Hidayet Heydarov. Il s’est arrêté à une marche du rêve ultime, mais cet argent vaut tout l’or du monde pour un combattant qui partait d’aussi loin.
Joan-Benjamin Gaba parle argent dans le judo
Suite à ce tournoi mémorable et à sa prestation XXL dans la compétition par équipes, la vie de Joan-Benjamin Gaba risque de changer dans les mois à venir. Il est désormais un sportif reconnu et médiatisé, un double médaillé olympique, il devrait donc voir débarquer pas mal de sponsors. Sur la chaine YouTube de Nico Colombien, il s’est exprimé sur la question financière dans le judo.
Si tu évolues à un bon niveau, franchement tu peux bien vivre du judo. Mais par contre jusqu’à tes 18 ou 21 ans, tu ne touches que des miettes. Ce sont les clubs qui payent, et le champion de France juniors doit prendre un truc comme 500 euros par mois. Quand tu es fort très jeune, rien ne dit que tu vas percer au plus haut niveau, donc les clubs ne veulent pas investir beaucoup. Le judo c’est dur, il y a du monde. Quelqu’un de mauvais hier peut devenir meilleur que toi demain.
Tu as des champions du monde juniors qui n’arrivent pas à faire un seul podium pendant leur carrière chez les adultes. C’est quand tu touches au niveau international que tu commences à avoir des sponsors, des partenariats, des primes de performance… Et là tu gagnes vraiment ta vie. Moi après les JO je ne sais pas encore ce qui m’attend.
Difficile de vivre du judo quand on est jeune d’après le témoignage de Joan-Benjamin Gaba. Le niveau est tellement dense, les progressions tellement aléatoires, que les clubs ont du mal à investir. En revanche, une fois sur la scène internationale, les sponsors viennent prendre le relais pour soulager les combattants. Et ça, le médaillé olympique va bientôt s’en rendre compte.
Joan-Benjamin Gaba va vite se rendre compte de sa nouvelle popularité. S’il confirme sa belle médaille d’argent dans les mois à venir, les sponsors vont se bousculer pour travailler avec lui. Une récompense méritée après nous avoir fait rêver.