Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Comme Victor Wembanyama ces derniers mois, Yao Ming avait roulé sur la concurrence dans les années 2000 avec un physique hors du commun. Mais être doté d’une carrure pareille a des conséquences brutales, comme le confiait l’intérieur chinois.
Certains disaient qu’il ne supporterait pas le challenge physique, mais Victor Wembanyama s’y est plutôt bien habitué en un peu plus d’un an en NBA. Très attendu avant son arrivée aux États-Unis, le pivot français tourne aujourd’hui à plus de 23 points, 10 rebonds et trois contres de moyenne tout en faisant preuve d’une combinaison de taille et de technique hallucinante pour un joueur évoluant à son poste.
Surtout, alors que son physique très frêle inquiétait les observateurs, l’Alien a su faire preuve d’une surprenante durabilité. Sur 108 matchs possibles, le Tricolore en a ainsi disputé 92 en étant bien géré dans son utilisation par le staff des Spurs. Le risque avec les géants est qu’ils ne puissent pas faire une longue carrière sur les parquets, mais Wembanyama donne un peu d’espoir aux fans texans dans ce domaine.
Attention cependant, ses débuts NBA ne reflètent pas forcément la suite de sa carrière. Pour rappel, un certain Yao Ming n’avait raté que deux petites rencontres lors de ses trois premières saisons dans la grande ligue… Encore plus grand que Wemby du haut de ses 2m29, le Chinois faisait également preuve d’une technique surprenante pour un big man de sa taille et on lui prédisait un avenir radieux au basket-ball.
Le géant Yao Ming honnête sur ses soucis physiques
Malheureusement pour lui, il a été rattrapé par les soucis physiques dès 2005 et à partir de là, « The Dynasty » n’a que rarement su rester sur deux jambes pendant plusieurs semaines, ce qui a fini le pousser à la retraite à seulement 30 ans. Interrogé par SLAM Magazine, il expliquait qu’il ne voulait pas endommager davantage ses pieds alors qu’il avait multiplié les fractures de fatigue sur ces derniers au fil des années :
J’étais mentalement stressé par les blessures et le processus de guérison. Il est difficile de s’imaginer se lever tous les matins, aller en rééducation pendant deux ou trois heures et continuer à s’entraîner ensuite. C’est vraiment difficile. Vous craignez de vous blesser à nouveau. Une fois ou deux, ça va, mais ensuite vous vous blessez trois ou quatre fois deux années de suite ?
Vous perdez votre confiance, et lorsque vous perdez votre confiance, vous ne pouvez pas être compétitif à ce niveau. Bien sûr, je m’inquiétais pour mon avenir (il montre ses pieds, ndlr), je ne voulais pas finir dans un fauteuil roulant.
Une décision logique de la part du colosse, qui a quand même reçu l’immense honneur d’être intronisé au Hall of Fame alors qu’il a joué moins de 500 matchs en NBA.
Être aussi grand que Yao Ming implique forcément un choc énorme pour les articulations. Les pieds du Hall of Famer n’ont pas supporté la pression au fur et à mesure que sa carrière avançait… On espère que Victor Wembanyama ne connaîtra pas ça.