Passé 2 ans au Qatar et dans le Golfe, Frank Leboeuf déballe : « Ils s’interdisaient de me…

Franck Leboeuf très honnête sur le Qatar
RTS (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Comme certains de ses coéquipiers, dont Marcel Desailly, c’est au Qatar que Frank Leboeuf a fini sa carrière, dans un championnat encore moins développé qu’il ne l’est aujourd’hui. Sur place, le Français n’était pas considéré comme les autres, et il s’en est rendu compte, à sa grande surprise, durant une bagarre…

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Alors que les joueurs des championnats européens n’ont jamais autant afflué dans le Golfe que ces dernières années, les discours sont globalement toujours les mêmes, teintés de langue de bois. Une notion que ne connaît pas Frank Leboeuf, lui qui s’était montré très clair sur son passage au Qatar (à Al-Sadd en 2003-04, puis à Al-Wakrah en 2004-05) :

Ce serait se foutre de la gueule du monde de dire : « Je pars au Qatar pour le projet football ». Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. J’ai passé deux années extraordinaires, à faire du wakeboard la journée et aller m’entraîner le soir. J’ai fait mon job. Maintenant ce serait mentir que de dire que j’y suis allé pour le projet football. J’y suis allé parce que j’étais en fin de carrière, et j’y suis allé pour remplir les caisses, d’autant que j’avais toujours été payé en dessous de ma valeur.

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Frank Leboeuf intouchable au Qatar… même pendant les bagarres

Là-bas, retrouvant la liberté de sa jeunesse au poste de libéro, Leboeuf a pris du plaisir sur les terrains. Auteur de 8 buts en 27 matchs, il est néanmoins resté marqué par certains épisodes… dont une énorme bagarre générale :

J’ai vécu une bagarre générale avec Kader Keita, qui est ensuite passé par Lille et par Lyon. On était en déplacement au Koweit, dans le cadre de la Ligue des Champions asiatique. J’ai cru que ça n’allait jamais s’arrêter… Les mecs envoyaient même leurs chaussures sur leurs adversaires !



Là où l’histoire devient inattendue, c’est lorsque l’ancien joueur de Chelsea a révélé que, du fait de son statut de champion du monde et champion d’Europe, personne n’a osé le toucher :

Moi, les joueurs s’interdisaient de me taper, je pense qu’ils me respectaient. Bon, je les séparais mais j’allais pas taper des mecs qui refusaient de se battre avec moi ! (rires)

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Finalement, le prince hériter de l’époque, qui a depuis été remplacé par son frère, a fini par me dire : « Va chercher les mecs, c’est une honte ! » On est finalement rentrés au Qatar, et ça a gueulé… Ça a été chaud pour l’équipe.

Ayant certes bénéficié d’un traitement de faveur au Qatar, Leboeuf reste toutefois honnête. Interrogé sur les droits de l’Homme il y a quelques années, il n’avait d’ailleurs pas nié l’évidence :

Sur la question des droits de l’homme, quand j’y vivais, j’ai effectivement assisté à des choses qui ne m’ont pas plu. J’ai vu les gens qui construisaient les stades dormir dehors ou dans des cahutes, vivre dans des conditions déplorables. Je ne suis pas aveugle et je l’ai dénoncé à l’époque.

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Précurseur en partant pour le Qatar à une époque où ce choix de carrière n’était pas encore répandu, Frank Leboeuf ne regrette rien de cette expérience, et assume tout. Il faut dire que quand on est si respectés que personne n’ose nous frapper lors des bagarres, on a de quoi se sentir à son aise !

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