Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si certains joueurs aiment rester dans leur zone de confort durant leur carrière, Bafétimbi Gomis a fait le choix de se challenger et de découvrir d’autres horizons dans la seconde partie de sa carrière. Passé 4 ans par l’Arabie Saoudite, où il a été une sorte de pionnier, le Français était d’ailleurs revenu sur cette expérience forcément à part.
Durant la première décennie de sa carrière, c’est en France que Bafétimbi Gomis a roulé sa bosse, avec une progression graduelle qui l’a amené jusqu’à l’Olympique Lyonnais. Ensuite, le natif de la région PACA a élargi ses horizons en découvrant le Royaume-Uni, la Turquie, et son coup de maître : l’Arabie Saoudite.
Bafétimbi Gomis évoque son aventure saoudienne
En marge de son arrivée à Al-Hilal en 2018, le tricolore a vu le tapis rouge lui être déroulé, et cela jusqu’à haut, très haut dans la hiérarchie du pays :
Je suis arrivé avec le bon état d’esprit, avec l’envie de faire partager mon expérience et pas uniquement pour gagner de l’argent. C’est vrai que là-bas, mes conditions étaient très confortables mais je ne me suis pas arrêté à ça dans mon choix.
C’est l’ancien ministre des Sports, devenu ensuite numéro 3 du pays, Turki Alalshikh, qui m’a fait venir avec Sami Al-Jaber, alors président d’Al-Hilal (seulement saison 2018) et légende du football saoudien (163 sélections, 43 buts). Tous les dirigeants m’ont comblé d’amour. J’ai été reçu deux fois par le Prince héritier Mohammed ben Salmane. C’est lui qui impulse toute cette dynamique.
Face à l’abondance d’argent dans ce championnat, Gomis considère que son statut a changé. Et ses propos sont clairs et nets :
C’est énorme, et ce n’est pas fini ! Pas mal de joueurs ou d’agents m’ont appelé pour savoir comment aller là-bas. Ce ne sont plus seulement les clubs saoudiens qui démarchent les joueurs. Aujourd’hui, on ne peut plus parler de Championnat « exotique » pour l’Arabie saoudite ! Les dirigeants saoudiens maîtrisent leur stratégie.
Heureux d’avoir tout gagné et d’avoir laissé une forte empreinte sur le club avec 116 buts en 154 matchs, un excellent ratio, l’ancien Stéphanois met tout de même les potentiels arrivants en garde sur ce qu’il estime être le grand défaut des Saoudiens : leur manque de patience. Et ça, Gomis en sait quelque chose, lui qui a connu pas moins de 7 coachs en 4 saisons…
Les Saoudiens sont moins patients que d’autres. Ils n’ont pas cette problématique financière des clubs européens pour prendre des décisions radicales. Ils ont les moyens, et quand ils voient qu’un entraîneur ne correspond plus à leur philosophie ou n’a pas les résultats espérés, ils changent. Les dirigeants saoudiens ont le sang chaud.
Quand vous êtes joueur dans un grand club comme Al-Hilal, vous avez un gros salaire mais il faut aussi rendre la monnaie. Ça grogne vite. Il est interdit d’être deuxième. Il fallait toujours repousser les limites.
Bafétimbi Gomis ne s’en cache pas : oui, il a touché un salaire colossal et a vécu dans des conditions majestueuses durant ses années saoudiennes. En revanche, ce statut s’accompagnait d’une grande exigence au quotidien, qu’il a parfaitement honorée en se montrant toujours très performant.