Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Futur Hall of Famer et passeur de génie, Chris Paul n’en est pas arrivé là par hasard. Ancien coéquipier du meneur aux Clippers, Austin Rivers a notamment dévoilé sa routine après les matchs. Voilà ce qui le sépare de bons nombre de ses pairs.
Passer plus de 20 saisons sur les parquets NBA, c’est un exploit que très peu de joueurs parviennent à accomplir. C’est donc sans aucune surprise que LeBron James est adulé pour sa longévité exceptionnelle, lui qui tourne encore à plus de 24 points, 7 rebonds et 8 passes par match alors qu’il a fêté ses 40 ans en décembre dernier. Mais il n’est pas le seul en activité à accumuler deux décennies chez les pros.
C’est également le cas de Chris Paul, drafté en 2005 et qui a encore joué un rôle important aux Spurs cette saison. Il a beau ne plus être au même niveau que dans son prime, loin s’en faut même, le Point God a fait du très bon travail à la mène alors qu’il est désormais âgé de 39 ans. Le résultat d’une éthique de travail irréprochable.
Austin Rivers admiratif de la discipline de Chris Paul
Jamais le plus explosif ni le plus puissant à son poste, CP3 compense cependant par un QI basket-ball à toute épreuve et surtout, une volonté de toujours chercher des moyens de progresser. Austin Rivers en sait quelque chose, lui qui l’a côtoyé aux Clippers pendant quelques années. Alors qu’il critiquait la génération actuelle de joueurs NBA, l’ancien guard s’est d’ailleurs servi de son ex-coéquipier pour illustrer ses propos :
Les joueurs doivent regarder le film des matchs tout autant qu’ils doivent bosser leur physique. Ils ne font plus ça. (Jonathan) Kuminga, et je le salue pour ça, il a une superbe éthique de travail. Le mec vit à la salle de sport. Mais tout ça ne te sert à rien actuellement. Est-ce que tu sais te déplacer sans le ballon ? Vous seriez surpris de savoir combien de gars ne connaissent pas leurs systèmes en mode : « je suis censé être où sur le terrain ? »
Il n’y a aucun système de jeu que Stephen Curry ne connaisse pas. Il n’y a aucun système de jeu que Draymond Green ne connaisse pas. Les bons joueurs étudient le jeu. J’ai réalisé à quel point je faisais ça mal après un match où j’ai bien joué, c’était un bon match pour moi en tout cas. Je n’étais pas All-Star mais scorer 15-20 points sur un match… J’étais dans l’avion, j’ouvre l’ordinateur et je me lance un film.
Je regarde Chris Paul à côté de moi, cet enfoiré était en train de regarder des clips du match. Pendant tout le vol ! Moi je me matais un film, alors que lui était en train d’étudier les images du match afin de s’améliorer, d’apprendre des choses. C’est ça la différence. Je sais que le talent compte mais ce qui sépare les grands joueurs des autres, c’est ce qui se passe dans la tête.
Plutôt que de se détendre après un match, Chris Paul passait les vols de son équipe à décortiquer ce dernier. Une façon pour lui de garder un temps d’avance afin de gommer ses défauts aussi vite que possible. Cette attitude exemplaire a porté ses fruits.