Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Vainqueur de Novak Djokovic dans sa carrière, Benoît Paire n’a en revanche jamais dominé Rafael Nadal et Roger Federer. Il a néanmoins bien failli venir à bout du Suisse en 2018… avant de subir un scénario qui lui laisse encore un goût amer en bouche.
À l’instar de ses compatriotes Mousquetaires et des ses autres homologues du circuit, il peut regretter l’ère dans laquelle il est tombé. Benoît Paire présenterait peut-être un palmarès autrement plus rempli s’il n’avait pas régulièrement croisé la route de Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer. Ce dernier l’a per exemple privé d’une finale de Masters 1000 à Rome, en 2013, et l’a écœuré à bien d’autres reprises.
En 2020, pendant le confinement lié au Covid-19, le tennisman français confiait ainsi dans un live avec Stan Wawrinka que le calme à toute épreuve du champion suisse l’a toujours laissé admiratif :
Benoît Paire : Je me demande encore comment Roger faisait pour dégager une telle impression de facilité et de sérénité.
Benoît Paire revient sur son pire souvenir face à Roger Federer
Constamment placide sur les courts, Federer l’a notamment été contre Paire en 2018, dans le cadre d’un affrontement sur le gazon de Halle. Il a en effet réussi à sauver deux balles de match dont sa victime se souvenait encore parfaitement deux ans plus tard :
Benoît Paire : Ne m’en parle pas… Tu sais quoi ? Sur les deux balles de match que j’ai eues contre lui, il a sorti deux coups sur la ligne alors qu’il les avait boisés !
On était au tie-break du troisième set et je menais 6-4. La première balle de match était sur mon service. Du coup, je me suis dit que j’allais servir revers, sauf que j’ai raté ma première balle. Et sur ma deuxième, il sort un retour gagnant pleine ligne. Dans les pieds, pleine ligne… Je ne pouvais rien faire. Et la deuxième balle de match a été encore plus terrible.
Il sert, je retourne, un échange s’amorce. Je fais une petite balle basse et là, il fait une attaque de coup droit boisée. La balle est un peu décentrée, elle vient mourir sur la ligne et derrière, je fais faute sur mon lob. 6-6 dans le tie-break, ça y est, je me suis dit que c’était fini.
Malheureusement pour le joueur tricolore, ce pressentiment était le bon. Roger s’est par la suite imposé 9-7 dans ce tie-break avant de célébrer modestement. Lui-même aurait ainsi avoué que cette victoire n’aurait pas forcément dû lui revenir :
Benoît Paire : En plus, tu sais ce qu’il m’a dit à la fin, lors de la poignée de main ? « Ah p*****, celle-là, tu la méritais. » J’avais envie de lui dire, « Bah frérot, dans ce cas-là, donne-la-moi ! » (Rires) Mais c’était une super expérience. À Halle, sur gazon… C’était mythique, quoi.