Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Auteur d’une admirable carrière qui l’a vu porter le maillot de l’équipe de France à 21 reprises, Olivier Dacourt se considère toutefois bien en-dessous de Zinédine Zidane. Et selon lui, un seul autre joueur affichait un niveau similaire à celui du mythique n°10.
À cette époque, porter le même maillot que Zinédine Zidane représentait le rêve de nombreux joueurs, et encore plus en France. Olivier Dacourt, lui, peut se targuer de l’avoir accompli. Il est en effet apparu à neuf reprises sous le maillot de l’équipe de France aux côtés de « Zizou ». De quoi lui permettre de révéler sa vraie nature vingt ans plus tard, mais aussi de constater l’écart de niveau qui les séparait.
À vrai dire, à ses yeux, un seul footballeur affichait un génie identique à celui du meneur de jeu tricolore. Il affirme en effet sur le plateau de Zack en Roue Libre :
Olivier Dacourt : Il y a deux joueurs qui ne faisaient pas le même métier que nous : Zizou et Ronaldo. Le reste, oublie. Eux, ils sont là-haut et ils te regardent. Les autres, ce sont de grands joueurs, mais ils ne mangent pas à cette table.
Olivier Dacourt revient sur le phénomène Ronaldo
Coéquipier de Zidane, Dacourt a également pu constater l’invraisemblable talent de Ronaldo durant sa carrière. Adversaire du Brésilien à quatre occasions, il n’hésite pas à le placer dans une classe différente de celle de son homonyme Cristiano Ronaldo :
Olivier Dacourt : J’aime et je respecte beaucoup Cristiano. Mais pour les mecs de notre génération, le « vrai Ronaldo », ce qu’il a fait… Nan, c’était à part.
Il allait vite, il était puissant, il était adroit, il inventait des gestes… Il savait tout faire. Ça n’avait rien à voir. Aujourd’hui, c’est plus facile de faire parler grâce à ses gestes techniques avec les réseaux sociaux, mais lui… Ça allait trop vite. C’était un truc de fou. Le joueur le plus fort que j’ai vu, c’est lui. Je n’ai jamais vu aussi fort. Et en plus de ça, il faisait tout ça alors qu’à l’époque, tu prenais des vrais coups !
Mais alors, avec toutes ces qualités, comment se fait-il que R9 n’ait pas laissé un héritage encore plus mémorable ? La réponse se trouve dans les nombreuses blessures qui ont plombé son parcours. Certaines, plus graves que d’autres, plongeaient même ses adversaires dans un profond dépit selon Dacourt :
Olivier Dacourt : Il avait deux genoux en vrac ! (…) C’est simple : quand il s’est fait mal pour la deuxième fois et qu’il était au sol, même les joueurs adverses ont pleuré. Ronaldo, c’est à part.
L’ancien milieu défensif français peut quoi qu’il en soit se montrer fier de son bilan face à un tel phénomène. Il a après tout remporté deux de leurs quatre duels, dont un avec son club formateur du Racing Club de Strasbourg.