Encore amer, Robert Pirès déballe sur Arsène Wenger : « Pas question de le regarder dans les yeux »

Arsène Wenger et Robert Pirès
Al Jazeera (DR) / The Obi One Podcast (DR)

Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif

Légende d’Arsenal, dont il a porté les couleurs pendant six ans, Robert Pirès y a toujours évolué sous les ordres d’Arsène Wenger. Fructueuse, cette collaboration s’est cependant achevée sur un triste épisode qui reste gravé dans la mémoire de l’ex-milieu de terrain.

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En dehors de cette parenthèse londonienne, il n’a remporté qu’un seul titre en club, à savoir une Coupe de la Ligue avec le FC Metz. Robert Pirès s’est donc forgé la plus grande partie de son palmarès durant ses six saisons disputées avec Arsenal. Sacré champion d’Angleterre en 2002 et 2004 et vainqueur de la FA Cup à deux reprises, il aurait même pu ajouter un autre prestigieux trophée à sa collection chez les Gunners.

Le choix d’Arsène Wenger que ne digère toujours pas Robert Pirès

Avant de rejoindre Villarreal à l’été 2006, Pirès a disputé la finale de la Ligue des Champions avec Arsenal. Une rencontre de gala disputée au Stade de France, face au FC Barcelone, et pendant laquelle il n’a finalement joué… que 18 minutes. La faute au carton rouge reçu par son gardien, Jens Lehmann, qui a obligé Arsène Wenger à le remplacer. Une décision sur laquelle il est revenu cash 17 ans plus tard pour Canal+ :

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Robert Pirès : À aucun moment je n’ai pensé que j’allais être remplacé. Dans mon esprit, c’était soit (Alexander) Hleb, soit Cesc Fabregas. Moi, comme j’avais cette connexion avec Titi (Thierry Henry), je me suis dit que j’allais rester sur le terrain.

Pris au dépourvu, l’ancien milieu de terrain français en a forcément voulu à son entraîneur, qu’il appréciait pourtant au plus haut point :



Robert Pirès : Quand j’ai vu mon numéro sur le panneau d’affichage, c’était dur. D’ailleurs, je n’ai même pas regardé le coach. Pas question de le regarder dans les yeux. Je ne voulais pas que nos regards se croisent. Pourtant, je l’aimais beaucoup, et encore aujourd’hui mais à ce moment-là, c’était terrible. (…) C’est un choix que je ne respectais pas. Si j’avais pu partir du stade directement, je l’aurais fait.

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Lui-même dans une position délicate, Wenger ne s’attendait sans doute pas à une réaction différente de la part de son joueur. Il n’aurait d’ailleurs même pas cherché à le réconforter :

Robert Pirès : Il n’est pas venu me parler, non. Il savait que c’était impossible (de me faire entendre raison) et que je pouvais avoir une mauvaise réaction vis-à-vis de mon vocabulaire. Il avait compris qu’il ne fallait pas me parler. Depuis, on en a rediscuté, il m’a expliqué que son choix était compliqué mais qu’il avait pour but d’avoir de la densité au milieu de terrain. Pour moi, il s’est trompé, mais c’est lui le coach.

La défaite qui a suivi (1-2) donne en partie raison à l’ex-international tricolore, qui n’a plus jamais enfilé le maillot des Gunners par la suite.

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Près de vingt ans après la finale de la Ligue des Champions 2006, Robert Pirès ne comprend toujours pas pourquoi Arsène Wenger lui a fait payer les frais du carton rouge reçu par Jens Lehmann. L’issue de ce match ne l’a d’ailleurs pas aidé à panser cette plaie.

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