Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Légende de la Ligue 1 et notamment du PSG, Blaise Matuidi est parti à la retraite en 2022 après avoir passé quelques années aux États-Unis. Cette expérience outre-Atlantique avait d’ailleurs rapidement eu un impact sur la vie du milieu de terrain.
Encore aujourd’hui, son palmarès demeure titanesque et il est l’une des plus grandes légendes du Paris Saint-Germain. Champion de France à cinq reprises dans la capitale où il a disputé pas moins de 295 rencontres entre 2011 et 2017, Blaise Matuidi avait donc fait le tour de la question en Ligue 1 au moment de quitter l’écurie francilienne. D’où son souhait de changer d’environnement, lui qui ralliera la Serie A dans la foulée.
Après trois ans sous les couleurs de la Juventus, c’est de l’autre côté de l’Atlantique que l’ancien international français (84 sélections) mettra un terme à sa carrière. Membre de l’Inter Miami pendant deux ans, Matuidi semblait d’ailleurs particulièrement se plaire en Floride comme il l’expliquait en 2021, lors d’une interview accordée à Eurosport :
Matuidi explique les différences de mentalités entre les US et l’Europe
Je ne veux plus rentrer en France (rires). Plus sérieusement, je suis très heureux aux États-Unis, j’espère rester de longues années ici et y passer de bons moments en famille. J’aimerais terminer ma carrière ici.
Non seulement ça, mais le milieu de terrain s’y était également découvert une autre vocation, se passionnant pour les nouvelles technologies au point de lancer son propre fond d’investissement. Il évoquait d’ailleurs le sujet en 2022 auprès de SoFoot :
On s’est rendu compte qu’il y a une réelle différence entre les athlètes américains et européens au niveau des investissements. Il y a une forme de retrait chez les Européens à se dire : « Je suis concentré dans le football, le basket, le tennis ou le rugby, mais je ne vais pas aller chercher plus loin. Je prends un minimum de risques et j’investis dans l’immobilier. » Sauf qu’aujourd’hui, le monde évolue, va très vite, et à travers les réseaux sociaux, il y a énormément de possibilités.
Les Américains ont cette avance sur nous, et c’est normal, car ils ont grandi dedans, ils ont étudié à l’université en parallèle de leur formation, ce n’est pas souvent le cas pour ce qui est des footballeurs européens. Nous, on est dans une petite bulle, entre nous, et c’est dur derrière de s’ouvrir. C’est pour cela qu’on a tendance à rester dans notre cocon.
On a envie de montrer avec Ilan (Abehassera, son associé, ndlr)que les choses changent et que les sportifs européens, et notamment les footballeurs, peuvent avoir une aura beaucoup plus importante que celle d’un joueur de NBA. Le footballeur est connu mondialement. Aujourd’hui, tu vas en Inde, on te parle football. À travers nos réseaux sociaux, notre impact peut être beaucoup plus important. On s’est dit qu’il y avait un marché intéressant pour ces sportifs-là, qu’ils ne sont pas « bons qu’à taper dans un ballon », chose qu’on nous dit souvent, mais qu’ils peuvent être à la tête de choses importantes et dans l’air du temps.