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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Légende absolue du basket-ball et à fortiori de la NBA, Wilt Chamberlain n’était pas connu pour garder sa langue dans sa poche. The Stilt n’avait d’ailleurs pas montré la moindre retenue au moment de donner son avis sur la ligue, après sa retraite.
À l’image de Shaquille O’Neal, le seul moyen de le gêner était de l’envoyer sur la ligne des lancers francs. Car aussi immense qu’il fut en tant que joueur, Wilt Chamberlain n’était pas spécialement doué en la matière avec seulement 51.1% de réussite en carrière. Un vilain défaut dans son jeu que l’ancien pivot expliquait de manière très sérieuse dans un article rédigé par ses soins dans le New York Times, en 1994 :
Rétrospectivement, mes muscles ont probablement diminué mes talents de shooteur de lancers francs. Les grands shooteurs de lancers francs n’étaient généralement pas très musclés : pensez à Rick Barry, Bill Sharman, Mark Price ou encore Mahmoud Abdul-Rauf.
Wilt était-il trop fort physiquement pour exceller sur la ligne ? Cela pourrait sembler improbable chez d’autres joueurs, mais The Stilt n’était pas comme les autres.
Après tout, l’éternel rival demeure à ce jour l’un des basketteurs les plus dominants de tous les temps, surtout dans les années 60 où les athlètes monstrueux n’étaient pas encore aussi répandus qu’aujourd’hui. Paradoxalement, alors que ces derniers ont commencé à proliférer après que le Big Dipper ait pris sa retraite, il ne se montrait pas particulièrement impressionné par ce qu’il voyait sur les parquets.
Wilt Chamberlain inquiet à propos du physique des joueurs NBA
Après un style de jeu très rapide et explosif dans les années 80, la NBA était revenue à une variante bien plus rugueuse et physique lors de la décennie suivante. Les raquettes étaient notamment peuplées de véritables colosses surpuissants, mais Wilt estimait que cela ne différait pas vraiment de ce qui se faisait de son temps. En revanche, la condition physique des joueurs des années 90 le préoccupait grandement :
Que font les joueurs aujourd’hui qu’ils ne faisaient pas à mon époque, dans les années 1960 et 1970 ? Je n’ai jamais vu autant de biceps énormes et de corps fortement musclés en NBA, et je pense que l’augmentation de la musculation et du body-building peut être responsable de la vague actuelle de problèmes de dos. De même, je n’ai jamais vu autant d’hommes en surpoids jouer au basket.
Pour le Hall of Famer, ses pairs ne se renforçaient plus de la bonne manière et cela avait donc des conséquences désastreuses sur leurs corps, notamment au niveau du dos. Une affirmation que le big man étayait d’ailleurs en pointant du doigt la multiplication de blessures de ce genre au sein de la NBA dans les années précédant son article.
