Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Le départ de Luka Doncic n’a pas simplement secoué la franchise des Mavericks, mais la ville de Dallas toute entière. Celle-ci s’est retrouvée privée de sa plus grande superstar sportive… Ancien maire local, Tom Leppert a donc réglé ses comptes avec les dirigeants.
2024-25 a marqué un tournant dans l’histoire des Mavericks, mais pas dans le bon sens du terme. En tradant Luka Doncic à la surprise générale, le front office de la franchise s’est attiré les foudres de tout le monde à Dallas. Car il ne s’est pas juste séparé de son meilleur joueur, il a privé la ville de son joyau le plus éclatant, sa vitrine sportive. L’ancien maire Tom Leppert s’est lâché dans un papier pour le Dallas Morning News :
Tom Leppert règle ses comptes avec les dirigeants des Mavericks
La saison de basket est terminée pour les Los Angeles Lakers et les Dallas Mavericks. Mais comme tant de supporters des Mavs, je suis toujours profondément frustré par l’échange de Luka Doncic. En tant qu’ancien maire et chef d’entreprise de notre ville, je sais que cela va continuer à faire mal, car cela a eu un coût énorme à long terme pour Dallas.
Luka a donné à Dallas une importance nationale, des moments inoubliables et un véritable sentiment d’identité après Dirk Nowitzki. Il était un pilier générationnel, le genre de joueur autour duquel les villes construisent depuis des décennies. Un talent générationnel que l’on protège, soutient et encourage. Il y a des trades qui transforment les équipes. Il y a des trades qui redéfinissent les franchises. Et puis il y a des trades si imprudents qu’ils brisent la confiance d’une ville. La décision de trader Luka rentre dans cette dernière catégorie.
Plus qu’une simple erreur de basket, cet échange représente un échec retentissant de leadership à tous les niveaux et un abandon du contrat moral tacite entre une équipe et sa communauté. La direction et les propriétaires des Mavs ont parfaitement le droit de gérer leurs actifs comme ils l’entendent. Mais ils doivent aussi reconnaître que la valeur de leurs actifs provient de cette communauté, et que celle-ci a droit, en retour, à l’honnêteté et à la responsabilité de ses actions. Nous n’avons obtenu ni l’un ni l’autre.
Pour moi, ayant dirigé cette ville, je pense que cela se résume à l’importance d’un actionnariat local engagé et engagé dans nos franchises sportives. Ce que j’ai constaté depuis que Patrick Dumont et la famille Adelson ont repris les Mavs suggère un manque d’intérêt pour les activités de basket-ball et cette communauté. De mon point de vue, la priorité est claire : utiliser cet actif pour développer l’activité casino de la famille.
Les supporters de Dallas méritent mieux qu’une direction plus fidèle à ses contacts professionnels qu’à ses joueurs. Ils méritent mieux qu’un propriétaire milliardaire plus occupé à faire pression pour une législation sur les casinos qu’à protéger la franchise. Par-dessus tout, ils méritent des comptes. Les supporters investissent leur temps, leur argent et leur confiance dans ces équipes. Cet investissement mérite une contrepartie. Être le garant d’une franchise sportive, c’est être le garant de la confiance du public. Ce n’était pas seulement un mauvais trade. C’était une trahison et une violation de cette confiance. Elle devrait être difficile à regagner.