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Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Comment Neymar a-t-il fait pour ne jamais gagner le Ballon d’Or ? Certes, il évoluait en même temps que les monstres Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, mais il avait le talent pour se hisser à leur niveau. La preuve avec ce témoignage de Valentin Rosier, défenseur passé par la Ligue 1.
Dans le football moderne, il y a un poste qui est encore plus ingrat que par le passé : celui de latéral. Si, dans les équipes dominantes, les défenseurs de côté ont la chance de participer au jeu offensif et de créer du danger, dans les groupes en difficulté, ils passent leur temps à défendre et à tenter de contenir des joueurs dont la vivacité est la force principale.
Car dans ce sport grandement influencé par Pep Guardiola, c’est sur les ailes que tout se passe. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les meilleurs joueurs de la planète évoluent tous sur un côté ou y sont passés avant d’être recentrés dans l’axe. Lamine Yamal, Raphinha, Vinicius, Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé ou encore un prodige comme Désiré Doué… Les ailiers détiennent les clés du spectacle.
Valentin Rosier parle de ses duels contre Neymar et Mbappé
Par exemple, pendant quelques années, être défenseur latéral en Ligue 1 signifiait affronter Neymar et Kylian Mbappé à deux reprises pendant la saison. Valentin Rosier, qui évoluait alors à Dijon, en a fait l’expérience. Pour le podcast québécois « Histoire de Foot », il est revenu sur cette expérience et sur la difficulté de ralentir des garçons aussi talentueux.
En vrai, je ne me suis pas fait humilier par Neymar, mais je ne pourrais même pas expliquer ce que c’est de jouer contre lui. C’est différent d’un match normal. Lui-même est différent. Pour moi, il n’est pas humain. Le premier match de la saison contre Paris, ils viennent à Dijon. Sur l’engagement, il me dit « bon match » en français. Je ne suis pas fan des gens, mais quand il me dit ça, je trouve ça fou. Sur ce match il a été bon, mais il jouait tranquillement, comme au quartier.
Le match retour au Parc des Princes était avant la Ligue des champions, ils devaient se donner à fond pour monter en puissance. Je crois qu’on prend 8-0, mais c’est l’un de mes meilleurs matchs. C’est là que j’ai compris que, quand Neymar voulait vraiment être fort, tu ne pouvais rien faire. Même sans prendre l’information, il sait ce qui se passe dans son dos. Il a un don. Pour moi, il est juste derrière Messi.
Lors de son passage à Dijon, Valentin Rosier a vu les deux facettes de Neymar. Celui qui joue tranquillement pour ne pas se blesser, qui laisse les autres briller, et celui qui se donne à fond et prend le jeu à son compte. Dans le premier cas, le Brésilien était ressorti sans la moindre statistique à son actif. Dans le second, il a terminé avec 4 buts et 2 passes décisives. Un monstre.
