Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Champion NBA avec San Antonio, Tiago Splitter a bien roulé sa bosse en NBA avant de traverser l’Atlantique. Désormais coach du Paris Basketball, l’ancien pivot a eu tout le temps nécessaire pour constater les différences entre les deux styles de basket-ball… et l’une d’entre elles concerne le rapport aux arbitres.
Cela fait maintenant des années que l’Euroleague et plus généralement, le basket-ball européen prennent continuellement de l’ampleur. Avec des championnats au niveau de plus en plus relevés et toujours plus de jeunes joueurs qui font leur chemin vers la NBA en bénéficiant d’une énorme cote auprès des scouts, le Vieux Continent se porte parfaitement bien sur les parquets et même la concurrence s’en aperçoit.
Preuve en étant d’ailleurs que la NBA envisage de lancer une succursale en Europe et que dans un scénario idéal, Adam Silver & co. souhaiteraient s’associer à l’Euroleague pour la développer plutôt que de simplement lui faire concurrence. Certaines villes seraient déjà en considération pour y construire une franchise, y compris Paris qui a été l’une des sensations de la saison 2024-25.
Tiago Splitter s’exprime sur la dureté du jeu en Euroleague
Pour sa première saison en Euroleague, le Paris Basketball a surpris beaucoup de monde avec des talents tels que Nadir Hifi ou encore T.J. Shorts, au point d’échouer aux portes du Final Four. À sa tête, on retrouve Tiago Spitter qui connaît bien la NBA pour y avoir été champion avec les Spurs. L’ex-pivot reconverti en coach pense d’ailleurs que le style européen mériterait d’être bien plus en avant, comme confié à Eurohoops :
Je suis d’accord, il ne faut pas changer l’essence du basket européen. On ne devrait pas. Même si la NBA arrive, ils le comprennent, ils sont assez intelligents pour comprendre l’essence du basket européen. C’est génial. Je pense qu’on ne devrait pas changer ça. Mais je pense qu’il y a quelque chose qui devrait nous ouvrir un peu l’esprit : comment vendre le basket européen dans le monde entier.
La stratégie, la dureté… Rien que le côté physique du jeu. Les gens n’imaginent pas à quel point le basket européen est plus physique que la NBA. En NBA, si tu touches un joueur, c’est une faute. Ici, pour obtenir une faute, il faut supplier l’arbitre.
Un argument qui ne plaira pas aux fans américains bien évidemment, mais qu’il devient de plus en plus difficile à remettre en cause. Dans une NBA où la part belle est faite aux attaquants, le moindre contact dans la raquette est par exemple susceptible de provoquer des lancers francs. Certains comme Jalen Brunson ou encore Shai Gilgeous-Alexander exploitent d’ailleurs cette faille à fond, ce qui dérange de nombreux suiveurs.