Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Formé à l’AS Monaco, Emmanuel Petit a décidé de prendre son envol et de quitter le club en 1997 pour vivre sa première expérience à l’étranger. Recruté alors par Arsenal, l’ancien milieu de terrain français y a découvert un univers totalement différent.
À l’instar des cadres de l’équipe de France de l’époque, le championnat de France était devenu trop petit pour lui. Emmanuel Petit a dès lors choisi de s’exiler en 1997, soit un an avant d’être sacré champion du monde avec les Bleus. Mais contrairement à un Zinédine Zidane, qui évoluait alors en Italie, ou à un Christian Karembeu, expatrié en Espagne, c’est en Angleterre qu’il a décidé de poursuivre sa carrière.
Emmanuel Petit revient cash sur son arrivée en Angleterre
Tout juste sacré champion de France, Petit a répondu à l’appel de son ancien entraîneur à Monaco — un certain Arsène Wenger — et a rejoint les rangs d’Arsenal durant l’été 1997. Sur place, il a non seulement découvert la rugosité de la Premier League, mais aussi un club où les normes du football moderne étaient encore étrangères. Il se remémore ainsi sur les ondes de RMC :
Emmanuel Petit : À l’époque, Highbury correspondait vraiment au cliché des vieux stades à l’anglaise. Il y avait encore les banquettes en bois avec les inscriptions de tous les joueurs qui sont passés par le club. T’avais le sentiment de faire partie de l’histoire.
Séduit par cet archaïsme, l’ancien milieu de terrain l’a également été par la culture qui régnait au sein du club londonien :
Emmanuel Petit : Moi, quand je suis arrivé à Arsenal, j’ai adoré ! Ça sentait l’ancien, le vieux, la tradition. Quand tu entrais dans le hall du stade, il y avait un code vestimentaire qui était imposé pour les joueurs qui ne jouaient pas et qui allaient regarder le match depuis les tribunes. Il y avait une tradition et un respect, pas seulement envers le club, mais aussi envers les supporters.
C’est donc avec une relative facilité que Petit s’est adapté à ce nouvel environnement et s’est intégré dans le vestiaire des Gunners, où l’ambiance festive qui y régnait l’a profondément marqué :
Emmanuel Petit : À l’époque, tu avais encore des barres en fer qui étaient fixées au plafond, en mode gymnase. Il y avait la musique à fond, les Beatles… J’adorais ça !
Je me rappelle qu’un jour, en marge d’un match important, c’était le folklore dans les vestiaires. Tout le monde parlait fort, contrairement à la France où il y avait un silence de cathédrale. À ce moment-là, la porte s’est ouverte et David Dein, qui était vice-président du club, est tombé nez à nez avec Ian Wright qui était en slip ! On a éclaté de rire. C’est comme ça qu’on préparait les matches et Arsène nous laissait faire.
Arrivé quelques années avant que le club déménage à l’Emirates Stadium, Emmanuel Petit serait en partie tombé amoureux d’Arsenal grâce à Highbury et sa désuétude. Ce, avant d’y remporter de nombreux trophées avec les Gunners.