Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Rivalité entre Lakers et Celtics oblige, Kareem Abdul-Jabbar et Larry Bird se sont affrontés à de nombreuses reprises dans les années 80. L’ancien pivot avait d’ailleurs donné son opinion des plus honnêtes à propos de la légende de Boston, en 2022.
Plus de trente ans après sa retraite, ses moyennes en carrière forcent toujours autant le respect. 24.3 points, 10 rebonds et 6.3 passes de moyenne en près de 900 matchs de saison régulière : Larry Bird est l’un des joueurs offensifs les plus complets de l’histoire. Le plus dingue dans tout ça, c’est qu’il y parvenait sans grosses qualités athlétiques.
Rapidement gêné par son corps et plus particulièrement son dos, l’ailier n’était pas du genre à sauter haut ou à courir plus vite que les autres. En revanche, il se détachait très largement de la concurrence en termes d’intelligence de jeu, lui qui est considéré comme l’un des, si ce n’est le plus formdiable cerveau basket de tous les temps.
L’hommage vibrant de Kareem Abdul-Jabbar pour Larry Bird
Résultat, Larry Legend parvenait à martyriser des joueurs bien plus athlétiques que lui sans même à rentrer dans la bagarre physique, laissant son génie faire le show sur le terrain. Kareem Abdul-Jabbar en sait quelque chose, lui qui l’a affronté à de plusieurs reprises en Finales NBA. L’ancien pivot des Lakers n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots à propos du grand rival de son coéquipier Magic Johnson, lors d’une interview :
Le meilleur joueur contre lequel j’ai joué était peut-être Larry Bird. Les gens ne l’apprécient pas assez. Ils le prennent pour un Blanc grassouillet. Mais il nous épuisait. Son cerveau était son meilleur muscle : il marquait à trois points, faisait des passes décisives, prenait des rebonds et faisait des interceptions. Il était toujours au bon endroit au bon moment. C’est sans aucun doute l’un des meilleurs joueurs contre lesquels j’ai joué.
Venant de celui qui est considéré comme une légende NBA encore plus grande que Bird, voire un Top 3 all-time selon de nombreux observateurs, c’est là le compliment ultime. KAJ n’était d’ailleurs pas le seul à s’agenouiller devant le QI du n°33, l’iconique Julius Erving ayant tenu un discours similaire sur le triple MVP de saison régulière :
Ce que j’ai tout de suite remarqué chez Larry, même en tant que rookie, c’est qu’il a non seulement une excellente qualité de shoot, mais aussi une portée incroyable pour un joueur aussi grand. C’est peut-être le meilleur shooteur que j’aie jamais vu, et c’est un passeur intelligent, capable de faire passer le ballon à travers des trous de souris. Et il ne s’arrêtait jamais.