Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Champion du monde en 1998 avec l’Équipe de France, Alan Boghossian a passé la majeure partie de sa carrière en Serie A, notamment à Naples où il a démarré son aventure dans la Botte. L’ex-milieu de terrain était revenu sur cette expérience, en 2023.
Après de brefs passages à Marseille et Istres, c’est de l’autre côté des Alpes qu’il a su réellement percer. Et il s’y sentait parfaitement bien puisqu’entre 1994 et 2002, soit un an seulement avant sa retraite, Alain Boghossian n’a jamais quitté la Serie A italienne. Il remportera même la Coupe UEFA en 1999 avec Parme ainsi que deux coupes nationales.
Mais avant cela, c’est du côté de Naples que le milieu de terrain a découvert ce nouvel environnement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Boghossian n’est pas près d’oublier cette expérience, tant sur le plan sportif qu’humain. Interrogé par Ouest-France en avril 2023, il ne tarissait pas d’éloges sur les trois années passées là-bas :
Alain Boghossian dithyrambique sur son aventure napolitaine
J’en garde un souvenir magnifique, c’était un passage exceptionnel. Quand vous êtes footballeur et que vous allez dans une ville qui vit pour le football, c’est extrêmement gratifiant. J’étais jeune et même si j’ai eu une grave blessure rapidement, cette ferveur des supporters dans la ville, c’est impressionnant. Ça sera à jamais gravé dans ma mémoire. Naples c’est Marseille multiplié par 10, les Napolitains ont une passion incroyable pour le football, c’est assez grandiose.
À Naples, les gens font des sacrifices pour se payer la place au stade pour voir le Napoli jouer. Beaucoup viennent en famille pour partager ce moment avec leurs enfants, leurs proches. C’est un public qui vient du peuple. Il ne faut pas non plus oublier que les Napolitains gardent une rivalité avec les clubs du Nord. Eux se considèrent comme des « Terrones », des gens de la terre comparés aux Turinois, aux Milanais qui sont des industriels. Les gens du Nord disent toujours qu’ils travaillent pour les personnes du Sud. Cette rivalité fait aussi que le Napoli est un club à part.
Si son parcours à Naples s’est mal fini avec une rupture des ligaments croisés du genou et que c’est à la Sampdoria qu’il est refait la cerise, au point même d’être retenu pour le Mondial 1998, l’ex-international tricolore éprouve donc toujours une profonde affection pour sa première étape en Serie A. Alors que son ancien club s’apprêtait à remporter son premie titre de champion depuis 1990, il se montrait forcément très enthousiaste :
Avec des anciens joueurs napolitains, un groupe de discussion a été créée en vue du titre. On y retrouve toutes les générations dont les plus récentes avec Marek Hamsik par exemple. C’est pour vous dire la ferveur qu’il y a autour de cette équipe, on est tous derrière eux. Il y a quelque chose d’unique, on est une grande famille Napoli. Une fois que l’on a porté le maillot, on est Napolitain à vie. C’est énorme ce qui est en train de se passer, surtout quand on a vécu et jouer à Naples. Ce titre est exceptionnel.