Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Lorsqu’il a explosé en Ligue 1 et en équipe de France, avec un doublé pour sa première sélection, Marvin Martin a hérité du difficile titre de « nouveau Zidane ». Un statut difficile à assumer, même s’il a eu une carrière honnête. D’ailleurs il est revenu à coeur ouvert sur sa retraite.
Le jeu des comparaisons est une partie intégrante du sport professionnel, peu importe la discipline et le pays. Depuis son premier match en NBA par exemple, LeBron James est mis en concurrence avec Michael Jordan pour savoir lequel des deux est le meilleur joueur de l’histoire. Et dans le monde du foot, nombreux sont ceux qui font de Lamine Yamal le digne successeur de Lionel Messi.
Le problème, c’est que la pression qui vient avec les comparaisons peut être à double tranchant. Ceux qui sont prêts, ceux qui sont taillés pour le très haut niveau, les verront comme une motivation et comme une raison de se surpasser. Mais pour les autres, c’est un poids si difficile à porter qu’il peut avoir un impact réel sur leur carrière. Les « nouveaux Zidane » passés par l’équipe de France en sont la preuve.
Marvin Martin s’ouvre sur la fin de sa carrière
Marvin Martin est sans doute l’exemple le plus marquant, lui qui avait inscrit un doublé et délivré une passe décisive pour son premier match chez les Bleus. Il n’a malheureusement jamais atteint les sommets annoncés, et a terminé sa carrière dans l’anonymat. Il a pris la parole sur le sujet dans une interview accordée au streameur Ange GR :
Je ne suis pas allé voir un médecin, donc je ne sais pas si j’ai été en dépression, mais je n’étais pas bien après ma retraite. Pourtant j’ai bien gagné ma vie, j’ai ma femme et mon fils, mes parents. Mais je suis un passionné, j’aime trop le foot, et quand ça s’arrête du jour au lendemain, tu te rends compte que tu n’es pas heureux. Tu penses avoir tout, mais tu ressens un manque et ce n’est pas toujours facile. Il faut apprendre à le gérer.
Je comprends quand j’entends des anciens joueurs raconter qu’ils ont fait des dépressions à la fin de leur carrière. C’est le cas pour tous les sportifs de haut niveau je pense. Le football, c’est un métier passion. Quand tu te lèves, tu fais ce que t’aimes, et il n’y a pas mieux dans la vie. Mais c’est aussi des sacrifices, il y a des étapes à passer. Quand tu ne signes pas pro, c’est aussi très compliqué.
Pour arriver dans le monde professionnel, et encore plus en équipe de France, les footballeurs doivent faire de nombreux sacrifices et ne vivre que pour le sport pendant des années. Mais c’est une passion, alors ils le font en gardant à l’esprit tous les bénéfices qui en découleront. C’est ce qui explique le vide qu’ils ressentent quand leur quotidien n’est plus dicté par les matchs et les entraînements.