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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Plus grand ailier fort de tous les temps, Tim Duncan a pris sa retraite il y a de ça près d’une décennie. Le jeu a énormément évolué depuis… mais pas uniquement dans le bon sens du terme, comme la légende des Spurs l’avait avoué en interview.
Encore aujourd’hui, neuf ans après son dernier match sur un terrain NBA, difficile de voir un ailier-fort le dépasser dans la hiérarchie. En 19 saisons dans la ligue, Tim Duncan s’était imposé comme la référence absolue à son poste alors qu’il ne manquait pourtant pas de concurrence à son époque. Mais même des icônes telles que Kevin Garnett ou encore Dirk Nowitzki n’arrivaient pas à la cheville du quintuple champion.
En tournant à 19 points, près de 11 rebonds et plus de deux contres par match pendant sa carrière, le Big Fundamental s’est rendu immortel sous le maillot des Spurs avec lesquels il fut également double MVP de saison régulière et triple MVP des Finales. Un palmarès titanesque qui lui a évidemment valu d’être intronisé au Hall of Fame après sa retraite, tandis que son maillot flotte fièrement sous le toit du AT&T Center.
Tim Duncan pas emballé par le traitement du jeu au poste
L’ancien big man ne s’est d’ailleurs pas complètement éloigné du jeu puisqu’il a même fait partie du staff de Gregg Popovich, pendant un temps. Il a donc eu tout le loisir d’assister à l’évolution de la NBA et de la manière dont le basket-ball y est désormais pratiqué. Il avait donné son avis très honnête sur le sujet en 2021, auprès de The Ringer :
Il y a beaucoup de choses que j’aime et que j’apprécie, et beaucoup de choses que je déteste. Je déteste parfois la façon dont le jeu est arbitré. Je n’aime pas non qu’ils aient minimisé l’impact du jeu au poste… Maintenant, tu peux défoncer ceux qui jouent au poste. Le jeu actuel favorise les joueurs qui évoluent loin du panier, au détriment de ceux qui se servent de leur corps et de leur puissance près du panier. C’est une dynamique étrange.
Pendant les années 90 et le début des années 2000, qui constituent la meilleure période de la carrière de TD, le jeu demi-terrain et plus précisément au poste était incontournable. Le rythme était alors beaucoup moins soutenu qu’aujourd’hui avec des attaques plus lentes, et passait avant tout par les intérieurs. Ce n’était pas forcément très esthétique, mais cela donnait lieu à des batailles formidables sous le cercle.
Ayant brillé dans ce format, il n’est pas étonnant que Duncan regrette cette ère alors que le spacing à outrance a pratiquement tout changé depuis la démocratisation du tir à trois points. Heureusement, certaines stars continuent de perpétuer cet héritage et se révèlent monstrueux dos au panier. On pense notamment à Joel Embiid, en espérant que Victor Wembanyama emprunte un chemin similaire du côté de San Antonio.
