Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Sans les Antilles, le sport français ne se porterait sans doute pas aussi bien, et c’est un constat qui est également valable pour le monde du football. Frédéric Piquionne, qui a joué en Martinique avant de briller en Ligue 1, est revenu sur sa vie de joueur dans les îles.
Sans les Antilles, l’équipe de France de football n’aurait clairement pas eu le même succès dans son histoire. En 1998 et en 2000, cette sélection championne du monde puis championne d’Europe pouvait par exemple s’appuyer sur la solidité de l’immense Lilian Thuram et sur la vitesse de Thierry Henry. Ce dernier a d’ailleurs été le meilleur buteur de l’histoire des Bleus pendant quelques années.
Et puis, sous l’ère Didier Deschamps, si des joueurs comme Kylian Mbappé, Paul Pogba ou encore Antoine Griezmann ont pris la lumière, c’est Raphaël Varane qui guidait une défense d’une solidité rare. Pourtant, malgré tout ce qu’elles ont apporté au foot français, les Antilles ne sont pas forcément mises en avant. Exemple bête : les équipes qui vont loin en Coupe de France ne peuvent jamais accueillir des équipes professionnelles à domicile, devant leurs supporters.
Frédéric Piquionne honnête sur la vie de footballeur aux Antilles
Dans cette lignée, il est clair que les jeunes footballeurs des îles ne sont pas ceux avec la meilleure exposition, et donc la meilleure chance de percer au très haut niveau. Frédéric Piquionne, ancien attaquant de l’OL ou de l’AS Monaco, a fait partie de ces talents cachés en Martinique. Pour le podcast « Histoires de Foot », il est revenu sur son parcours.
Quand je rentre en Martinique, je me dis que la MLS n’est pas loin, on ne sait jamais. Il y a également des championnats comme celui de Trinidad et Tobago. Si tu es un bon footballeur en Martinique, tu as quand même des échéances avec la sélection de l’île et des opportunités. Mais tu dois trouver un travail à côté. Il faut se nourrir. Donc, c’est comme ça que je me suis retrouvé à jouer aux Antilles.
Entre l’hôtellerie, la vente de chaussures dans un magasin et les trois ou quatre entraînements par semaine, c’était mon quotidien aux Antilles. Ce n’était pas mon rêve de devenir footballeur professionnel, c’était une passion. Je voulais être policier, comme mon père, ou pilote de ligne. J’avais la chance d’être dans une famille aisée, je pouvais regarder les matchs parfois sur Canal+, mais c’était tard.
La vie de footballeur dans les Antilles n’est pas forcément la plus simple. Frédéric Piquionne, attaquant réputé de Ligue 1 et international français, avait dû trouver un job en parallèle de sa carrière pour pouvoir manger à sa faim lorsqu’il jouait en Martinique. Les opportunités sont rares dans les îles, et à son retour, le buteur misait plus sur un départ en MLS que sur un retour en métropole.