Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Contrairement à d’autres nations, l’équipe de France a toujours pu compter sur un gardien de très grand talent, voire deux. Derrière Hugo Lloris, Steve Mandanda n’était pas forcément moins fort, même s’il n’était pas n°1. D’ailleurs, il s’est exprimé sur cette hiérarchie.
Si les attaquants attirent souvent la lumière sur les terrains de foot, il est impossible de gagner un trophée majeur sans l’apport d’un grand gardien de but. En 1998, lors de la séance de tirs au but contre l’Italie, en quart de finale, Fabien Barthez avait été décisif en arrêtant le penalty de Demetrio Albertini. Sa sortie sur Ronaldo en finale avait aussi donné le ton de la rencontre.
20 ans plus tard, Hugo Lloris donnait lui aussi raison à ce constat lors de la Coupe du monde 2018. Contre l’Uruguay et la Belgique, le portier s’était montré impérial, réalisant des arrêts que peu d’autres auraient pu sortir. En fait, si ce n’est sa difficulté à être décisif sur penalty, Lloris a toujours été impeccable avec les Bleus. Peut-être est-ce le fruit de la concurrence ?
Steve Mandanda parle de l’équipe de France
Car derrière lui, il y avait un homme qui n’attendait qu’une chance pour prendre sa place. Légende de l’Olympique de Marseille, Steve Mandanda avait les qualités pour faire une grande carrière internationale, il a simplement eu le malheur de tomber dans la mauvaise génération. Sur la chaîne YouTube « Carré », il est revenu sur cette situation et sur sa relation avec Hugo Lloris :
Ma manière de voir les choses m’a permis de rester en équipe de France. Quand je débute avec les Bleus, je suis numéro 1 devant Hugo. Mais sur le plan médiatique, sous la pression, je n’ai pas supporté. La pression de l’OM, celle de l’équipe de France, la rivalité avec Hugo Lloris… Je jouais des matchs à seulement 21 ans sous une pression immense. Je n’ai pas toujours été hyper performant.
Je me suis tiré des balles dans le pied avec des déclarations maladroites. Après un match en Autriche, je dis que je suis responsable de la défaite, alors que je ne fais pas d’erreur sur la rencontre. Il y a un France-Argentine au Vélodrome qui me fait mal. Avec la rivalité, je jouais sous pression. Mentalement, sur le poste de gardien, il faut être vraiment costaud.
Lancé dans le grand bain assez jeune à l’Olympique de Marseille, Steve Mandanda a eu du mal à gérer la pression. Il n’avait pas le droit à l’erreur en club, au risque de se mettre le bouillant Vélodrome à dos, et il n’avait pas le droit à l’erreur avec les Bleus car Hugo Lloris attendait derrière. Finalement, il a été dépassé dans la hiérarchie, mais il ne semble pas avoir de regrets. Il reste champion du monde.