Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Cela fait des années que les joueurs internationaux et plus particulièrement européens dominent en NBA, au point où ils se partagent pratiquement le monopole sur les trophées. D’après Scottie Pippen, tout cela serait dû à un élément bien précis.
C’est donc Shai Gilgeous-Alexander qui a été élu MVP de la saison 2024-25, devant d’autres superstars telles que Nikola Jokic et Giannis Antetokounmpo qui ont conclu le podium des votants. Qu’est-ce que ces trois joueurs ont en commun ? Aucun d’entre eux n’est originaire des États-Unis ou ne dispose d’un passeport américain, ce qui est pratiquement devenu une condition pour remporter le trophée Michael Jordan.
La dernière fois qu’un Américain s’en est emparé, c’était James Harden en 2018. Voilà donc sept ans que la récompense échappe aux basketteurs made in USA, alors que les joueurs étrangers se font de plus en plus nombreux et surtout, de plus en plus forts. Selon Scottie Pippen, cette évolution est d’ailleurs liée à un facteur bien précis :
Scottie Pippen révèle la différence entre les joueurs US et FIBA
De nombreux Américains ont perdu leur place parce que nous ne maîtrisons pas l’avantage du shoot comme nos homologues européens.
Une affirmation soutenue par Brandon « Scoop B » Robinson avec qui Pippen menait l’interview, et dont les recherches ont confirmé cet atout détenu par les joueurs FIBA :
Les données corroborent les dires de Pippen. Au cours des cinq dernières saisons, presque toutes les équipes NBA se sont classées parmi les 15 meilleures de tous les temps en termes de tentatives à trois points. Les attaques sont conçues autour de la gravité : la force invisible que les tireurs exercent pour faire sortir les défenseurs de la raquette. Le jeu s’est mondialisé, mais surtout, il s’est étendu au périmètre.
Et les joueurs internationaux, souvent élevés selon les règles de la FIBA et entraînés dans des environnements où le tir est prioritaire, se sont adaptés plus rapidement. (…) On a toujours appris aux joueurs américains que la performance athlétique suffirait. Pendant des décennies, c’était le cas. Mais cette époque est révolue. La NBA n’est plus une ligue strictement américaine : c’est une vitrine mondiale.
Les équipes draftent à l’international sans hésitation, et la course au titre de MVP est régulièrement dominée par des talents non américains aux compétences pointues et modernes.
En d’autres termes, si les US demeurent en tête sur le plan purement athlétique, c’est loin d’être le cas en ce qui concerne les skills sur le terrain. Au contraire, le reste du monde aurait très largement comblé son retard… À méditer.