Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Propulsé au rang de star du football dès l’adolescence, Hachim Mastour ne s’est jamais montré à la hauteur des grandes attentes qui l’entouraient. À désormais 26 ans, il s’est exprimé cash sur sa périlleuse carrière… sur laquelle il n’a pas encore fait une croix.
Dans un univers aussi impitoyable que celui du football, le talent ne suffit pas à lui seul. Hachim Mastour en a fait la rude expérience. Véritable phénomène du début des années 2010, l’ancien prodige de l’AC Milan générait à lui seul des millions de vues sur les réseaux sociaux. Sa palette technique impressionnait alors l’ensemble des observateurs et lui avait permis d’obtenir un statut de future star du ballon rond.
Récemment interrogé par L’Équipe, le milieu offensif s’est ainsi souvenu de cette période dorée de sa jeune carrière :
Hachim Mastour : À 14 ans, les meilleurs clubs d’Europe me voulaient. J’ai choisi l’AC Milan. La vidéo de mon premier match en jeunes avec Milan est devenue virale sur YouTube et là, le buzz a vraiment commencé.
La triste cas Hachim Mastour, le crack oublié de l’AC Milan
Fort de cet engouement médiatique qui l’entourait, Mastour a intégré l’équipe première de l’AC Milan dès l’âge de 16 ans. Or, le fait qu’il se retrouve scruté si tôt a fini par se retourner contre lui. Devenu une sorte de phénomène de foire, il a dès lors malheureusement très vite vu ses rêves de grandeur s’évaporer :
Hachim Mastour : La lumière est arrivée trop tôt. J’étais jeune, je ne voyais pas les dangers.
Quand on est ado, qu’on a pas encore joué en équipe première, ça peut être dangereux. (…) J’étais le premier. Je n’avais pas d’exemple sur lequel me baser, personne ne pouvait me conseiller, m’alerter. J’ai été un crash-test. J’ai ouvert la voie aux autres.
Premier génie du foot à subir l’impact des réseaux sociaux, l’international marocain (1 sélection) n’a qui plus est pas pu s’appuyer sur un entourage sain :
Hachim Mastour : Je n’étais pas bien entouré. Les gens et le système me voyaient comme une machine à fric, pas comme un garçon qui veut réaliser son rêve. Les contrats, l’argent, la visibilité… Moi, je ne pensais qu’au foot. Les gens autour de moi ne me parlaient que pour tirer profit de mon talent ou de mon image. J’ai cru en eux. En réalité, j’étais leur marionnette, ils ne m’aimaient pas vraiment.
Désormais esseulé sur le plan personnel, Mastour espère néanmoins toujours atteindre les sphères qu’il visait il y a dix ans. À l’aube de son retour à la compétition avec le Virtus Vérone, en Serie C, il parvient encore à faire preuve de belles ambitions :
Hachim Mastour : J’ai 26 ans, je ne me fixe pas de limite. À terme, je rêve encore de jouer la Ligue des champions, la Coupe du monde…