Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Pour devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire, quelle que soit la discipline, il faut avoir un mental à la hauteur de son talent. Et à ce niveau, Rafael Nadal était impressionnant. La preuve avec cette drôle d’anecdote de l’Américain John Isner, encore traumatisé.
Contrairement à d’autres disciplines, où les meilleurs joueurs de l’histoire n’ont pas forcément eu l’occasion de s’affronter, les passionnés de tennis ont eu la chance de voir trois monstres sacrés se mesurer les uns aux autres pendant de longues années. D’ailleurs, pas certain qu’on fasse un jour un trio plus dominant que Novak Djokovic/Roger Federer/Rafael Nadal.
Ils sont les trois seuls à avoir dépassé la barre des 20 titres du Grand Chelem, preuve qu’ils ne laissaient quasiment aucune miette à leurs concurrents. Si Andy Murray et Stan Wawrinka sont parvenus à inscrire leurs noms au palmarès de Wimbledon et de l’US Open pour le premier, et de l’Open d’Australie, de Roland-Garros et de l’US pour le second, d’autres ont pris leur retraite bredouille.
John Isner balance sur les entraînement avec Rafael Nadal
C’est le cas de l’Américain John Isner, réputé pour son énorme service et son match à rallonge contre Nicolas Mahut sur le gazon londonien. Aujourd’hui à la retraite, il anime un podcast avec d’autres tennismen de sa génération. Et dans un récent épisode, il a expliqué pourquoi s’entraîner avec Rafael Nadal était une corvée pour lui :
Une fois, lors d’un tournoi à Pékin, le tirage a fait que j’aurais pu affronter Rafael Nadal pour les quarts de finale. Mon coach est venu me voir pour me dire que Rafa voulait s’entraîner avec moi. Je lui ai dit d’organiser ça. Mais Rafa est vraiment la pire personne avec qui s’entraîner. Il tape tellement fort, il essaye de mettre des coups gagnants. Mais comme c’est lui, tu ne peux rien dire.
J’ai trouvé ça bizarre qu’il veuille s’entraîner avec moi, surtout après avoir vu le tirage du tournoi. En fait, je pense qu’il anticipait le fait qu’on se retrouve plus loin dans la compétition. Il voulait voir mon jeu avant le match, il voulait voir mes services, ma façon de taper dans la balle. Je pense que ça montre à quel point c’était un champion. C’était une mauvaise expérience, il tapait si fort. J’ai perdu en plus.
Rafael Nadal ne laissait rien au hasard lorsqu’il se déplaçait. En fonction des tableaux, il essayait toujours de s’entraîner avec de potentiels rivaux, un bon moyen pour lui de les appréhender et de prendre un avantage psychologique. Face à John Isner, il n’hésitait par exemple pas à enchaîner les coups gagnants pour l’agacer et le démoraliser. Un résultat payant avec la victoire.