Yannick Noah cash sur sa consommation de substances illicites : « On prenait tous des trucs, moi par exemple… »

L'ancien tennisman Yannick Noah
TF1 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Le dopage dans le sport reste un sujet sensible, entouré de soupçons, de révélations tardives et de controverses à répétition. Quand une ancienne légende du tennis comme Yannick Noah s’exprime franchement sur la question, forcément, ça fait parler. D’autant plus quand ses propos ne cherchent pas à enjoliver le passé mais à le raconter tel qu’il l’a vécu, sans filtre.

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Yannick Noah, vainqueur de Roland-Garros en 1983 et l’une des figures les plus populaires du sport français, avait déclenché une vive polémique en 2011 en accusant certaines nations, notamment l’Espagne, de bénéficier d’un « dopage organisé ».

Critiqué pour ses déclarations, l’ancien tennisman avait fini par se défendre publiquement dans une longue interview. Dans celle-ci, il admettait avoir consommé des substances, mais sans jamais chercher à tricher. Son but, selon ses dires : tenir le rythme, et rien de plus.

Je n’ai jamais fait appel à un médecin ou à quiconque pour me fournir en produits, explique le vainqueur de Roland-Garros 1983 dans Le Monde. À mon époque, on prenait tous des petits trucs, j’avalais par exemple des cachets pour dormir dans l’avion parce qu’en arrivant il fallait bien jouer.

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C’était anecdotique. Une seule fois, par pure ignorance, j’ai utilisé un produit officiellement interdit : pendant quatre jours, j’ai pris du Di-Antalvic pour lutter contre la douleur car je m’étais brûlé la jambe. J’étais passé à l’hôpital et on m’avait conseillé de prendre ce médicament le temps que la brûlure s’apaise. Deux ans après, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un produit interdit.



Yannick Noah estime que certains joueurs du circuit étaient (déjà) dopés

Ces propos, livrés avec un certain détachement, ne sont pourtant pas à confondre avec des confessions de dopage organisé. Noah insiste sur le fait qu’il n’a jamais cherché à améliorer ses performances de manière illégitime. Il évoque davantage des pratiques assez courantes à l’époque, entre automédication légère et méconnaissance des règles. Dans le même entretien, il se défend avec vigueur et accuse indirectement d’autres joueurs :

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« Soyons sérieux. Pour tous les matches que j’ai disputés, je me suis entraîné comme une bête, et tous ceux qui ont travaillé avec moi le savent, les entraîneurs et mes adversaires. Mais, sur le circuit, il y avait certains comportements qui m’interpellaient. »

À l’image de nombreuses personnalités de sa génération, Yannick Noah a aussi toujours été transparent sur sa consommation de cannabis. Une substance certes interdite, notamment par les règlements sportifs, mais qu’il n’a jamais cherché à dissimuler. Ce n’est pas du dopage au sens strict, mais cela illustre un rapport plus libre, plus personnel à certaines pratiques, loin des circuits officiels du dopage compétitif.

Aujourd’hui, alors que le sport de haut niveau continue de traquer les moindres traces de substances interdites, les déclarations de Noah rappellent que la frontière entre dopage, automédication et ignorance a longtemps été floue. Et si les temps ont changé, ces paroles permettent aussi de mieux comprendre une époque où tout n’était pas aussi bien balisé qu’aujourd’hui.

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