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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Les projecteurs se braquent rapidement sur les nouvelles étoiles du tennis, surtout quand elles brillent dès leurs premières apparitions. Un nom commence à circuler de plus en plus dans les travées du circuit féminin : celui de Loïs Boisson, révélée en grandes pompes à Roland-Garros. Et quand certains, peut-être un peu trop vite, voient en elle la prochaine grande révélation du tennis tricolore, Marion Bartoli a tenu à calmer le jeu.
Une star est-elle née ? En tout cas, Loïs Boisson nous a fait rêver. Demi-finaliste à Roland-Garros, la Dijonnaise a séduit à l’unanimité un public français qui n’osait presque plus espérer qu’une telle compétitrice sorte des rangs tricolores. Mais au-delà de l’emballement, certains observateurs expérimentés préfèrent mettre un peu de recul dans l’analyse de cette montée en puissance.
Marion Bartoli avertit Loïs Boisson
Parmi eux, Marion Bartoli, ancienne gagnante de Wimbledon et désormais consultante pour Prime Video, a pris la parole pour livrer un message clair. Lucide et bienveillante, elle a tenu à rappeler que le talent ne suffit pas, et que les dangers sont nombreux lorsqu’une carrière prend soudainement de l’ampleur. Sans remettre en cause le potentiel de Boisson, elle a préféré insister sur ce qu’il faut éviter à tout prix dans les mois à venir.
« Il y a tellement de belles choses qui l’attendent. Mais il faut continuer à rester les pieds sur terre, continuer d’accepter de travailler à l’entraînement, accepter de se dire que la surface va changer et que ça va être un peu plus difficile, que les autres joueuses vont la connaître. Et surtout, surtout, éviter le piège Raducanu. Éviter les blessures, essayer de se protéger, de bien récupérer, pas trop de presse, pas trop de médias. Il faut qu’elle reste avec les siens, dans un environnement assez calme et puis repartir au combat »
La référence à Emma Raducanu n’est pas anodine. Révélation de l’US Open 2021, où elle avait remporté le tournoi à 18 ans en sortant des qualifications, la Britannique a ensuite vécu un enchaînement difficile : pépins physiques, surmédiatisation, ruptures d’avec plusieurs entraîneurs, et résultats en dents de scie. Pour Bartoli, c’est un exemple de ce qu’il faut justement éviter : l’emballement, les sollicitations médiatiques excessives, la déconnexion du cocon initial. Et c’est ce qu’elle espère voir Loïs Boisson contourner.
L’expérience personnelle de Marion Bartoli donne du poids à ses propos. Elle-même passée par des hauts et des bas dans sa carrière, elle connaît la rigueur qu’impose le circuit WTA. Elle sait aussi que la gestion mentale, le rythme de compétition, les attentes extérieures peuvent tout autant façonner qu’abîmer une joueuse. Ce regard d’ex-joueuse devenue observatrice aguerrie donne un éclairage précieux sur ce qui attend Boisson au-delà de ses bons résultats.
Pour la jeune Française, ces conseils pourraient s’avérer précieux dans les mois à venir. Loin de freiner son élan, ils pourraient l’aider à construire une carrière durable, à l’abri des pièges d’une ascension trop rapide. Car si les promesses sont bien là, c’est dans le temps qu’elles devront se confirmer.
