Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Finalement non retenue pour le tournoi de Wimbledon malgré son exploit à Roland-Garros, Loïs Boisson s’est cependant vue barrer la route de manière controversée. De quoi faire dégoupiller l’ancien n°1 mondial Nicolas Mahut.
C’était la grande question de ces derniers jours : Loïs Boisson allait-elle pouvoir participer à Wimbledon ? Encore anonyme avant de participer à Roland-Garros, celle qui était 361e au classement mondial il y a quelques semaines a totalement chamboulé la hiérarchie en se hissant en demi-finale du prestigieux tournoi sur terre battue, avant de perdre contre la superstar américaine Coco Gauff.
Désormais 65e mondiale, la Française souhaitait donc tenter l’aventure Wimbledon et pour cela, il lui fallait décrocher une wildcard. Malheureusement, les organisateurs du tournoi en Grande-Bretagne n’ont pas voulu lui octroyer ce privilège, quand bien même son nom est sur toutes les lèvres de la planète tennis. Interrogé par Eurosport après l’annonce, l’ancien joueur Nicolas Mahut s’en était d’ailleurs dit très étonné :
Je suis très surpris qu’elle ne l’ait pas eue. L’année dernière, il y avait quatre Britanniques et quatre étrangères. La malchance qu’a eue Loïs, je pense, c’est qu’ils ont donné des invitations à trois juniors, entre 15 et 17 ans, qui jouent très bien et qu’ils ont voulu aider. Il ne restait donc qu’une seule place qui a été donnée à Kvitova, double championne.
Nicolas Mahut scandalisé par l’absence de Loïs Boisson à Wimbledon
Or, c’est justement là que l’affaire se corse. Évoquée plus haut par l’ancien n°1 mondial, Petra Kvitova avait déjà remporté le tournoi de Wimbledon a deux reprises et était donc un choix logique, malgré une longue absence pour cause de grossesse. Boisson ne pouvait pas lutter, même avec un parcours aussi splendide à Roland-Garros…
Sauf que la Tchèque aurait pu valider sa participation en faisant usage de son classement protégé sans avoir à recourir à la wild-card refusée à Boisson. En plus de ça, l’ancienne n°2 mondiale a annoncé qu’elle prendrait sa retraite d’ici peu de temps, ce qui rend encore plus incompréhensible sa décision de ne pas utiliser l’un de ses jokers. Un stratagème qui ne passe logiquement pas du tout auprès de Nicolas Mahut :
Amélie Mauresmo (organisatrice de Roland-Garros, ndlr), dans la même situation, je me souviens qu’elle appelait les joueuses pour leur dire : « Ecoute, utilise ton classement protégé parce que je ne te donnerai pas de wild-card si tu as la possibilité de le faire ». Donc là-dessus, c’est une mini-déception. Très honnêtement, je pensais qu’elle l’aurait.