Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Entraîneur parmi les plus légendaires de l’histoire de la NBA, Gregg Popovich s’est non seulement distingué par sa science tactique, mais aussi par son humanisme. En témoigne son geste effectué en cachette envers la mère d’un de ses anciens joueurs.
Le lancement d’un nouveau cycle entraîne inévitablement la fin d’un autre. Or, les Spurs auraient sans doute aimé en conjuguer deux plus longtemps. Quelques mois seulement après avoir mis la main sur Victor Wembanyama, qui incarne désormais leur projet sur le long terme, la franchise a vu Gregg Popovich contraint de prendre sa retraite en tant qu’entraîneur. Un coup dur immense compte tenu de ses innombrables qualités.
Le récit poignant de Dejounte Murray sur Gregg Popovich
Symbole de la réussite des Spurs et des cinq titres remportés dans leur histoire, Popovich s’est affirmé comme l’un des plus grands coaches de l’histoire de la NBA. Ce, non seulement grâce à son expertise du basket et ses qualités de leadership, mais aussi à son excellent sens du relationnel. Demandez plutôt à Dejounte Murray, drafté à San Antonio et qui y a très vite été couvé par son entraîneur. Il raconte dans The Pivot :
Dejounte Murray : Gregg Popovich était une figure paternelle pour moi. J’ai tellement d’histoires que je pourrais vous raconter à propos de lui. S’il était là, il vous le dirait lui-même : il n’a jamais connu d’autres joueurs comme moi, qui suis venu dans son bureau pour pleurer sur son épaule et lui raconter avec combien de meurtres j’ai dû composer et combien d’enterrements j’ai dû payer chez moi, à Seattle.
Touché par la sombre histoire de son meneur et désireux de l’aider, aussi bien sur les parquets qu’en dehors, Coach Pop’ aurait même pris une remarquable initiative à son égard, sans l’en informer :
Dejounte Murray : Cet homme-là se souciait vraiment de moi. Il voulait que j’atteigne mon plein potentiel, d’abord en tant qu’homme, puis en tant que joueur de basket.
Il a essayé de faire en sorte que ma mère vienne à San Antonio et de payer ses frais de voyage avec son propre argent quand elle s’est fait tirer dessus. C’était pendant ma saison rookie. Elle a reçu une balle au niveau de la jambe et il l’a lui-même appelée dans mon dos. Je ne l’ai su qu’après. Il lui a dit, « On veut que vous veniez ici. Non, pas avec l’argent de votre fils, avec le mien. »
Ça sonne comme quelqu’un qui se soucie de moi et qui m’aime, vous ne trouvez pas ?
Prêt à puiser dans ses propres économies afin d’éloigner la mère de Dejounte Murray des ennuis, l’illustre tacticien a ainsi démontré tout l’amour qu’il vouait à son joueur. De quoi profondément marquer ce dernier, éternellement reconnaissant envers lui.