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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Reconverti entraîneur depuis quelques années, Habib Beye a dès lors suivi les traces d’un certain Zinédine Zidane. Ce, après l’avoir croisé à une reprise sur les terrains et avoir vécu une rude soirée dont il garde un vif souvenir en mémoire.
Pour l’heure, il est encore loin d’avoir atteint les sphères de son homologue dans cette seconde carrière relativement nouvelle pour lui. Ambitieux par nature, Habib Beye doit néanmoins espérer présenter un jour un palmarès similaire à celui de Zinédine Zidane en tant qu’entraîneur. Chose qu’il n’a en revanche pas su faire en tant que joueur, lui qui a pu constater tout le talent du mythique n°10 français à ses dépens.
Habib Beye cash sur son unique duel contre Zinédine Zidane
Passé notamment par l’Olympique de Marseille, Beye a croisé la route du Real Madrid de Zidane lors de la compagne de Ligue des Champions 2003-04. Il s’est d’ailleurs souvenu de ce match au micro de Canal+ et des consignes qui lui avaient alors été données :
Habib Beye : Au départ, Alain Perrin me dit, « Tu prends Zidane en individuel », sachant qu’on jouait avec une défense à trois. Sauf que Zidane en individuel, c’est compliqué parce que ce n’est pas un joueur qui reste sur un côté.
Il y a eu une action en première période où Zidane arrive sur moi en me fixant et moi, j’ai vu un missile arriver du côté gauche : Roberto Carlos. Du coup, je devais faire un choix : soit prendre celui qui dédouble, soit m’occuper de Zidane. À ce moment-là, Zidane fait un passement de jambes et j’ai cru qu’il allait passer le ballon à Roberto Carlos. J’ai donc suivi Roberto Carlos, lui s’est décalé et a frappé sur le poteau.
Vous l’aurez donc facilement noté, Beye n’a pas suivi la consigne de son entraîneur sur cette action bien précise, même si sa position se voulait assez délicate et défavorable. Quoi qu’il en soit, Alain Perrin n’a pas tenu compte d’une quelconque circonstance atténuante et n’aurait pas manqué de reprendre son défenseur une fois de retour dans les vestiaires à la mi-temps :
Alain Perrin : Il était comme un fou, il ne comprenait pas comment on pouvait perdre 2-1 à ce moment-là. Il nous a allumés mais moi, j’avais l’impression d’être passé à travers les gouttes. Sauf qu’en fait, il m’avait gardé pour la fin. Il m’a demandé, « Tu devais prendre qui en individuel ? Tu sais, le chauve, là ! » (…) Après ça, il m’a dit, « Comme t’es pas capable de prendre Zidane, c’est Abdou Meïté qui va le prendre ! »
Déchargé de cette lourde responsabilité, l’actuel coach du Stade Rennais n’a en revanche pu que compatir avec son coéquipier dans les minutes qui ont suivi :
Habib Beye : Abdou est parti en pressing sur Zidane, qui lui a mis un sombrero avant de faire la passe à Ronaldo pour le troisième but du Real. En revenant, j’ai vu Abdou me faire une grimace en mode, « Pff, c’est trop compliqué ! »
