Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Rapidement révélé comme un grand talent, Philippe Christanval avait été recruté par le prestigieux FC Barcelone au début des années 2000. Ce séjour sur la péninsule ibérique avait d’ailleurs été un sacré choc culturel pour le Français, comparé à l’Hexagone.
Ce n’est pas si souvent que le FC Barcelone ouvre son porte-feuille pour recruter un joueur français, encore moins quand ce dernier n’est âgé que de 23 ans et n’a que quatre saisons professionnelles à son actif. C’est dire l’engouement suscité par Philippe Christanval en 2001, les Blaugranas n’hésitant pas à dépenser 16.7 millions d’euros afin de le faire débarquer depuis l’AS Monaco.
Membre d’une génération dorée sur le Rocher et champion de France en 2000, le Tricolore s’était alors lancé à la conquête de la Liga espagnole. Un environnement très différent de celui de la Ligue 1, d’autant plus quand on considère le statut à part de Barcelone qui figure parmi les plus grosses cylindrées de la planète football. Interrogé par So Foot en 2016, l’intéressé était revenu sur ce choc des cultures à l’échelle sportive :
Changement de décor drastique au Barca pour Philippe Christanval
J’étais surexcité à l’idée de jouer à Barcelone, c’est tout. C’était déjà un très, très grand club. Quand je suis arrivé là-bas, le plus dur pour moi, c’était le contraste médiatique entre Monaco et Barcelone. Ici, aucun journaliste. Là-bas, 50 journalistes à chaque entraînement. Tout est épié. En France, on a un quotidien, c’est L’Équipe. Là-bas, pour Barcelone, t’en as minimum trois.
Malheureusement et malgré des débuts pourtant prometteurs, l’aventure catalane de Christanval terminera en eau de boudin après une grosse blessure et une mise au placard par le coach Louis Van Gaal. Et ce n’est pas son transfert vers Marseille qui améliorera les choses… Il faudra attendre son départ vers l’Angleterre et Fulham pour le voir retrouver le sourire, lui qui n’a pas manqué d’égratigner l’Hexagone au passage :
Fulham c’est vraiment un bon petit club, dans un bon quartier de Londres. Et franchement, les trois années que j’ai passées là-bas étaient magnifiques. Je suis tombé sur un entraîneur, Chris Coleman, qui me faisait vraiment confiance. Trois années au top. On jouait le milieu de tableau et la dernière année, le maintien. Le championnat anglais, c’est vraiment magnifique.
Le respect que les supporters ont pour les joueurs, ça m’a impressionné. Le jour et la nuit (comparé à Marseille, ndlr). Même quand on perdait, ils nous applaudissaient. Magnifique. Le vivre ensemble, le club, tout le monde se mélangeait avec tout le monde, les Français se rapprochaient un peu entre eux, mais on était tous très proche. À l’époque, il y avait de belles valeurs dans ce club.