Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Un cockpit brûlant, un rythme cardiaque qui s’affole : la Formule 1 impose parfois à ses pilotes des défis bien plus physiques qu’on ne l’imagine. Dans ce tourbillon d’adrénaline et de sueur, Pierre Gasly a révélé un chiffre assez fou, qui a de quoi laisser pantois. Prêts à découvrir jusqu’où un pilote peut repousser ses limites pour gagner quelques dixièmes ? Accrochez-vous, on entre dans les coulisses d’un sport où le moindre gramme compte.
Une rafale d’air chaud claque, la visière se referme, le feu passe au vert. Pendant une heure et demie, la voiture devient un sauna lancé à plus de 300 km/h. C’est parce qu’il évolue dans cet enfer mécanique depuis de longues années maintenant que Pierre Gasly, pilote Alpine en Formule 1, a décidé de tout raconter. Devant les caméras de Brut, il expliquait ainsi :
Entre 1h30 et 2h de course, on perd 2 à 3 kilos, avec en moyenne un rythme cardiaque à 165 battements par minute. Dans les voitures, il fait vite 55 degrés. À Singapour, par exemple, avec l’humidité et la chaleur, c’est plutôt 3-4 kilos de perdus
Pierre Gasly met des chiffres sur la souffrance physique de la F1
Cette confession illustre la double peine infligée au corps : déshydratation sévère et effort cardio d’un marathon, enfermés dans un habitacle étroit. Pour Gasly, chaque litre d’eau perdu rime avec lucidité en moins, et le pilotage devient alors un numéro d’équilibriste au-delà de la fatigue.
La quête de la performance passe aussi par un calibrage millimétré du poids du pilote. Le Français explique que son ingénieur ne se contente pas de régler les ailerons ou la cartographie moteur : il surveille aussi la balance comme un atout stratégique. Quand chaque centième de seconde compte, le moindre gramme superflu ressemble à un rivet mal serré sur l’aileron avant :
« Pour gagner 2 dixièmes au tour, j’ai dû perdre 2 kilos. C’est dur, mais c’est la F1. »
Dans cette deuxième confidence, accordée cette fois à Canal+, Gasly souligne le dilemme brutal entre santé et performance. S’alléger, certes, mais sans franchir la ligne rouge physiologique : c’est toute la science (et la souffrance) de la préparation F1 contemporaine.
Au-delà du spectaculaire, ces chiffres éclairent une réalité souvent occultée derrière les paillettes du paddock : la Formule 1 est un sport d’endurance, où l’on triomphe autant dans la salle de gym que sur la piste. Pour Pierre Gasly, afficher un poids « idéal » n’est pas un caprice, mais un impératif technique dicté par la fine balance entre l’appui aérodynamique et la gravité. Une vérité qui ne fait que renforcer le respect que l’on porte à ces athlètes du volant.