Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Lors de la Ligue des champions 2009-2010, les Girondins de Bordeaux avaient réalisé l’exploit de battre le Bayern Munich deux fois sur la phase de poules. Malgré ces succès, Benoît Trémoulinas se souvient avoir passé un sale moment contre une légende.
Aucun club n’est à l’abri d’une mauvaise gestion, la preuve avec les Girondins de Bordeaux. Véritable institution du football français, où ont explosé des talents comme Zinédine Zidane, Bixente Lizarazu ou encore Yoann Gourcuff, ce monument évolue désormais en National 2. Si le rythme annoncé par le président Gérard Lopez est respecté, il faudra au moins 5 ans avant de revoir les Bordelais dans l’élite.
Ce qui est dévastateur pour les supporters, c’est de voir qu’il y a seulement 10 ans, les Girondins terminaient à la 6ᵉ place en Ligue 1 et arrachaient une place en Europa League. Et déjà à l’époque, c’était un pas en arrière par rapport à cette légendaire campagne de Ligue des champions, terminée en quart de finale contre l’Olympique Lyonnais en 2010.
Le cauchemar de Trémoulinas contre Arjen Robben à Munich
Laurent Blanc, sûr de ses forces et de son effectif, avait mené Bordeaux au sommet d’un groupe qui contenait pourtant le Bayern Munich de Franck Ribéry et Arjen Robben, et la Juventus Turin. Benoît Trémoulinas était titulaire sur le flanc gauche de la défense, et sur le plateau du Winamax FC, il s’est souvenu du match en Allemagne. Malgré la victoire, il avait été traumatisé.
« Pour le match retour contre le Bayern en Ligue des champions, où on gagne 2-0 à Munich, je vois qu’ils décident de mettre Tymoshchuk milieu droit. Je me suis dit que j’allais me régaler parce que ce n’était pas un joueur qui allait vite, qui provoquait. Il était surtout là pour défendre, ce qui m’a permis de monter. Puis à la 60ᵉ minute, je regarde le banc, et je vois un gars qui va rentrer… Je me suis dit : « Ouh là là. » »
« J’ai commencé à me faire dessus. C’était Arjen Robben. Première accélération, il m’a fait danser la macarena. Sans mentir, pour la faire courte, je n’ai pas arrêté de regarder le tableau d’affichage à partir de ce moment pour attendre la fin du match. Il était injouable. Il avait des appuis dingues. Et quand il rentrait dans la surface, il savait qu’on ne pouvait pas le toucher, c’était terminé. »
À l’époque, les Girondins de Bordeaux faisaient peur sur la scène européenne, à tel point que le Bayern Munich s’était adapté pour ne pas laisser trop d’espaces sur le flanc gauche. Une excellente nouvelle pour Benoît Trémoulinas, qui n’avait eu à souffrir qu’une petite demi-heure face au monstre Arjen Robben. Mais cette demi-heure, il s’en souvient encore 15 ans plus tard, c’est dire.