Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Entraîneur français parmi les plus reconnus en Europe, Rudi Garcia a croisé le chemin de Pep Guardiola à trois reprises avec ses différentes équipes. Suffisamment pour qu’il tisse certains liens avec lui et les révèle au moment de s’exprimer cash à son sujet.
Tous deux doivent se souvenir de leurs premiers duels, qui s’étaient révélés à sens unique. L’AS Rome de Rudi Garcia avait à l’époque subi une raclée lors d’une double confrontation contre le Bayern Munich de Pep Guardiola (1-7 en Italie, 0-2 en Allemagne). Le tacticien français avait néanmoins fini par obtenir sa revanche, terrassant Manchester City avec l’Olympique Lyonnais en 2020 (3-1). Tout cela, dans un grand respect mutuel.
Rudi Garcia s’incline devant Pep Guardiola
Fort de ces expériences certes contrastées, mais toujours formatrices face à Guardiola, Garcia s’est exprimé de manière très élogieuse à son sujet dans un entretien accordé à CARRÉ :
Rudi Garcia : « Avec Pep, on a une relation particulière. Je sais qu’il m’apprécie. Et puis, ça reste un des maîtres, quoi. »
« Il a été capable de gagner partout où il est passé. Je pense que les coaches qui ne se sont jamais fait virer dans leur carrière, on les compte sur les doigts d’une main et lui en fait partie. D’ailleurs, c’est aussi ce qui prouve sa qualité, parce qu’il n’a pas tout le temps gagné. Il a mis du temps à remporter la Champions League après être arrivé à Manchester City. Et Dieu sait si les moyens financiers de City sont colossaux. »
Admiratif devant cette science de la gagne et cette régularité au plus haut niveau, l’actuel sélectionneur de la Belgique n’oublie pas les innovations de son homologue dans le jeu. Innovations auxquelles il affirme néanmoins avoir lui aussi contribué :
Pep Guardiola : « Pep a aussi été capable de se réinventer. La grosse nouveauté qu’il a apportée, ça a été de mettre des défenseurs centraux sur les côtés. »
« Alors ouais, Didier Deschamps l’avait déjà fait en équipe de France, tout comme moi j’ai pu le faire aussi de temps en temps. Et parfois, ça m’a valu des critiques, alors qu’on a forcément nos bonnes raisons pour mettre un central sur un côté. »
Lui-même capable de tenter des paris tactiques assez osés, Garcia partage dès lors cette audace avec Guardiola, particulièrement réputé pour cela dans le milieu des entraîneurs. Mais plus encore que cette image de génie parfois incompris qui colle à la peau du coach espagnol, c’est son amour pour le football qui mériterait d’être souligné :
Rudi Garcia : « Ce que j’aime chez lui, c’est la passion qu’il dégage, y compris quand il discute avec ses joueurs. Tu vois qu’il est habité dans le bon sens du terme. »