Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Auteur de deux sélections en Équipe de France, Sébastien Frey avait évolué sous les ordres de Raymond Domenech. Le gardien de but s’était alors rapidement rendu compte de l’aversion profonde qu’éprouvait le sélectionneur pour l’Italie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son parcours à la tête de l’Équipe de France est contrasté. Quand on pense à Raymond Domenech, difficile de ne pas penser au fiasco de l’Euro 2008 avec une élimination en phase de poules ou, pire encore, le scandale de Knysna au Mondial 2010 avec la grève de ses joueurs et son altercation avec Nicolas Anelka, en plus d’une nouvelle sortie prématurée en Afrique du Sud.
D’un autre côté, il faut quand même lui créditer le parcours effectué lors de la Coupe du Monde 2006, lorsque les Bleus étaient allés en finale. Malheureusement, cette dernière avait été perdue contre l’Italie avec comme symbole l’exclusion de Zinedine Zidane lors de son dernier match en carrière. Un résultat déchirant qui n’avait probablement fait que renforcer la haine viscérale qu’éprouvait le sélectionneur pour la Botte…
Sébastien Frey cash sur la haine de Domenech pour l’Italie
Ancien gardien de but français, Sébastien Frey a passé l’essentiel de sa carrière en Serie A, notamment du côté de l’Inter et de la Fiorentina. Passé par les Bleus sous les ordres de Domenech avec deux sélections, il avait également côtoyé ce dernier en sélection espoirs. Or, son aversion pour tout ce qui touchait à l’Italie avait rapidement sauté aux yeux du joueur, comme il l’expliquait à la chaîne locale TV Play en septembre 2023 :
En France, j’ai été viré par Domenech parce que je jouais en Italie et qu’il détestait les Italiens. Il était très impliqué dans l’astrologie et était convaincu que les étoiles influençaient les performances. C’était un sacré personnage. En Espoirs, il m’a dit en face qu’il ne voulait pas m’appeler parce que je jouais en Italie et je lui ai répondu que je ne voulais plus jouer avec lui.
Il me forçait à manquer les match de l’Inter et nous mettait sur le banc. Il y avait moi et (Stéphane) Dalmat (qui a joué à l’Inter de 2000 à 2005, ndlr). Il m’a dit: « L’Italie, je ne peux pas les voir. À travers vous, je leur manque de respect. »
On comprend tout de suite mieux pourquoi Frey n’a connu que deux sélections en Équipe de France, quand bien même la concurrence était alors rude à son poste.
Pour rappel, cette animosité qu’éprouvait le coach envers la Squadra Azzura ne sortait pas de nulle part. En tant que sélectionneur des Bleuets, Domenech avait déjà perdu en finale de l’Euro 1993 contre les Italiens avant de s’incliner à nouveau trois ans plus tard, cette fois-ci en demi-finale. Ajoutez à ça le Mondial 2006 et ça commence à faire beaucoup pour une seule nation… sans pour autant justifier son attitude envers Frey.