Après 1 an en France, la chinoise Wang Shuang déballe : « Il faut comprendre qu’en Chine, par rapport à ici… »

Wang Shuang évoque son séjour difficile en France
PSG (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Quand une star du foot traverse le globe pour vivre son rêve en Europe, on imagine souvent des stades pleins, des buts en rafale, des contrats en or. Mais derrière le vernis, la réalité est parfois bien plus complexe. Dans une rare prise de parole, Wang Shuang est revenue sur son année en France et l’impact profond de cette expérience sur sa vie, bien au-delà du terrain.

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Une carrière peut basculer sur un simple changement de décor. Une nouvelle ville, une langue étrangère, une culture à apprivoiser : autant de défis qui dépassent le cadre sportif. En 2018, le Paris Saint-Germain féminin annonce une signature de poids venue de Chine. Ce n’est pas un simple transfert, mais un symbole : l’arrivée de Wang Shuang, l’une des plus grandes stars du football asiatique, est saluée comme un pas de plus vers l’internationalisation du club. À 23 ans, la milieu offensive aux gestes techniques raffinés quitte Wuhan, sa ville natale, pour la capitale française.

Wang Shuang et son adaptation très difficile en France

Très vite, pourtant, le rêve parisien se heurte à une réalité bien plus rugueuse. Le talent, l’engagement, la détermination : Wang Shuang ne manque de rien sur le plan footballistique. Mais en coulisses, tout est plus compliqué. Loin de ses repères, souvent isolée, elle peine à trouver ses marques dans un environnement plus individualiste que celui qu’elle a connu en Chine. Et pour la première fois, elle avait accepté d’en parler franchement, dans une longue interview au Players’ Tribune :

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« Il faut comprendre que la Chine et la France diffèrent de manière très profonde. Ce n’est pas seulement la nourriture et la langue. En Chine, on fait les choses en groupe. On vit de manière collective. J’étais toujours avec mes coéquipiers là-bas, donc chaque fois que j’avais un problème, il y avait des gens autour de moi pour m’aider. Mais à Paris, tu vas à ton club, tu t’entraînes et tu rentres chez toi. C’est comme aller au travail.

C’est un mode de vie beaucoup plus indépendant. Et donc, chaque fois que j’avais un problème à Paris, j’étais seule. Je parlais peu anglais. Je ne parlais certainement pas français. Souvent, j’étais juste perdue… Bien que Paris m’ait aidé à grandir en tant que personne, il y avait beaucoup de choses difficiles, comme communiquer avec mes coéquipiers »

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Le récit de Wang Shuang, tout en sincérité, rappelle un fait souvent ignoré : l’adaptation culturelle reste l’un des obstacles majeurs pour les sportifs évoluant à l’étranger. Pour beaucoup, la performance sur le terrain est indissociable de l’équilibre en dehors. Dans le cas de Wang, le fossé entre la vie collective du football chinois et le quotidien plus solitaire de la Ligue 1 féminine a été brutal. Et malgré son talent indéniable, elle ne reste qu’une saison à Paris avant de retourner en Chine en 2019.

Son départ, loin d’être un échec sportif, sonne plutôt comme un besoin de retrouver un environnement plus familier. Pourtant, cette expérience l’a marquée durablement. Elle le dit elle-même : Paris l’a aidée à « grandir en tant que personne ». Cinq ans plus tard, forte de cette maturité acquise, Wang Shuang a décidé de retenter l’aventure européenne, cette fois à Tottenham, en 2024. Avec, on l’espère, une joie de vivre retrouvée !

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