Passé par le Qatar, un ex-prodige du foot français cash : « Les femmes ? Là-bas, ce n’est pas… »

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Il était vu comme une pépite du football français, un attaquant au talent précoce, promis à une grande carrière. Après avoir brillé dans les plus grands championnats européens, Jérémie Alliadière a posé ses valises au Qatar pour une fin de parcours plus discrète. Une expérience qui l’a marqué, notamment sur le plan humain et culturel. Y compris sur la place des femmes.

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Il a été formé à Clairefontaine, recruté très jeune par Arsenal, et présenté comme l’un des plus grands espoirs de sa génération. Jérémie Alliadière n’a jamais complètement explosé au plus haut niveau, mais sa carrière reste riche : Premier League, Ligue 1, Coupe d’Europe… avant une dernière étape inattendue au Qatar. En 2014, il s’engage avec Umm Salal, un club basé à Doha. Une décision qui en a surpris plus d’un à l’époque, mais que l’attaquant assume pleinement aujourd’hui.

Jérémie Alliadière, une voix lucide sur son passage au Qatar

Dans une interview accordée à So Foot en 2015, celui qui dispose aussi de la nationalité algérienne via sa mère était revenu sur cette expérience qatarienne, loin des clichés que l’on peut avoir depuis l’Europe. Parmi les sujets évoqués : le quotidien dans l’émirat, l’ambiance dans les stades, ou encore la place accordée aux femmes dans la société. Un sujet souvent polémique, qu’il avait abordé avec franchise et nuance.

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« Oui, les femmes peuvent venir au stade. Là-bas, ce n’est pas comme en Iran et en Arabie saoudite. Ma femme est plusieurs fois venue me voir avec les petits. Au Qatar, au niveau public, t’as pas ce genre de restrictions. Tu vas voir un match, un concert, y a pas de problèmes… »

Pour l’ancien joueur de Lorient et Middlesbrough, la vie au Qatar a été plus libre qu’il ne l’imaginait. Bien sûr, le pays reste conservateur sur de nombreux points, mais contrairement à d’autres monarchies de la région, le Qatar s’est toujours affiché comme légèrement plus progressiste. Il a notamment été l’un des premiers États du Golfe à accorder le droit de vote aux femmes en 1999, un détail non négligeable.

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Alliadière ne cherche pas à peindre un tableau idéal, mais son témoignage nuance le discours dominant. À ses yeux, les stades qataris accueillaient déjà des femmes, seules ou en famille, bien avant les campagnes médiatiques autour de la Coupe du monde. Une réalité visible aussi dans la vie culturelle ou les grands événements, où la mixité était plutôt bien acceptée, surtout dans les zones urbaines.

À l’époque, le Qatar s’activait déjà en coulisses pour devenir l’hôte du Mondial 2022. L’image du pays, sa modernisation, et son attractivité pour les expatriés faisaient partie intégrante de sa stratégie. Pour un joueur comme Alliadière, cela signifiait aussi un environnement plus ouvert que prévu, avec une population cosmopolite et un rythme de vie bien différent de celui décrit dans certaines critiques générales. En tout cas, lui l’assume : il a adoré son passage dans le Golfe !

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