Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Dans l’imaginaire collectif, Zinédine Zidane est souvent perçu comme une légende à part, presque intouchable. Star des Bleus, héros de 1998, coach auréolé de titres… Mais que cache vraiment cette image publique, sobre et charismatique ? Eric Carrière, ancien international français, lève le voile sur le vrai visage de “Zizou” tel qu’il l’a côtoyé. Avec beaucoup de respect.
Il y a des mots qui marquent, surtout quand ils viennent de ceux qui ont côtoyé les plus grands. Lorsqu’on évoque Zinédine Zidane, les témoignages sont souvent empreints d’admiration, parfois même de dévotion – la preuve avec Eric Carrière. Ancien milieu de terrain de Nantes, de Lyon et international français, Carrière a notamment croisé la route de Zidane en 2001, lors de ses premières convocations en équipe de France.
Zinédine Zidane encensé par Éric Carrière
C’est dans une interview accordée au Monde, il y a quelques années, que Carrière a raconté une scène marquante de ses débuts chez les Bleus. Plus qu’une anecdote, un souvenir qui en dit long sur l’humilité de Zidane, alors au sommet de sa gloire.
« Zizou n’a jamais bombé le torse ou paradé. Malgré ses gestes extraordinaires, il a toujours pensé collectif. Il n’est pas dédaigneux, ne refuse jamais un autographe. Il a eu l’humilité de passer ses diplômes de manageur après sa carrière.
Il peut parler à Florentino Pérez [le président du Real] ou avec quelqu’un d’un statut social inférieur de la même façon. Il ne se voit pas comme une icône. Quand je suis arrivé en sélection [en 2001], il m’a dit : “J’aime beaucoup ce que tu fais…” On ne peut pas être méchant avec “Zizou”. Les anciens disent rarement des choses négatives sur lui. »
Dans ces mots d’Eric Carrière, tout est dit : le Ballon d’Or 1998 est resté fidèle à ses valeurs, même lorsqu’il était au sommet. Pas de posture, pas d’arrogance. Juste du respect et de la simplicité. Et c’est ce qui impressionne tant ceux qui ont eu la chance de le croiser de près.
Eric Carrière, réputé pour son analyse fine et son franc-parler, n’a jamais été du genre à flatter pour flatter. Que son souvenir soit aussi marqué par une phrase de Zidane, glissée avec bienveillance lors de ses premiers pas en Bleu, témoigne de la force tranquille que dégageait déjà le numéro 10 français. Décidément, « ZZ » a tout pour plaire !