L’avis tranché de Zinédine Zidane : « Je n’ai pas besoin d’Aimé Jacquet pour savoir ça »

Les légendes de l'équipe de France de football, Zinédine Zidane (gauche) et Aimé Jacquet (droite)
Adidas (DR) / Prime Video (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

On connaît Zinédine Zidane pour son élégance balle au pied, sa vision du jeu et sa capacité à faire basculer un match à lui seul. Mais derrière la légende, il y a aussi l’homme, parfois impulsif, toujours entier. Dans une interview tombée aux oubliettes, le champion s’était confié sans détour sur un épisode marquant de sa carrière, avec son caractère bien trempé habituel.

Sur la pelouse du Stade de France, les Bleus mènent tranquillement 2-0 contre l’Arabie Saoudite pour leur deuxième match de la Coupe du Monde 1998, et tout semble sous contrôle. Pourtant, en une fraction de seconde, tout bascule. Zinédine Zidane, jusque-là discret mais appliqué, perd ses nerfs et essuie ses crampons sur un adversaire au sol. Carton rouge immédiat. L’image choque. Quelques heures plus tard, c’est un Zidane encore à vif qui s’exprime dans Le Parisien, avec une honnêteté désarmante.

Publicité

Zinédine Zidane revanchard après son carton rouge en 1998

Il évoque ses proches, ses coéquipiers, mais aussi son sélectionneur Aimé Jacquet. Ce dernier, figure paternelle mais ferme, ne cautionne pas le geste, sans pour autant enfoncer son joueur. Zidane, lui, assume pleinement. Et livre une déclaration cash :

« J’en ai parlé avec Liza, parce qu’on se connaît bien, et avec d’autres joueurs qui sont proches de moi. Ils me disent de ne pas m’énerver. C’est vrai qu’au moment où je suis expulsé, nous menons 2-0. Il n’y avait donc pas lieu de s’alarmer. On s’est vus aussi avec Aimé. Il n’admet pas que je réagisse aux provocations, c’est clair. Mais je n’ai pas besoin d’Aimé Jacquet pour savoir ça. En revanche, quand il a vu les images, il était d’accord avec moi. Pour le reste, je suis assez grand. Mes coéquipiers m’ont réconforté, mais je sais ce que j’ai fait. Je n’ai plus qu’à me consoler tout seul. Ça fait chier, mais on ne va pas en parler des heures »

Publicité

Cette déclaration, livrée à chaud au lendemain de la rencontre, dit tout de la personnalité de Zinédine Zidane. L’homme n’a jamais fui ses responsabilités. Ce rouge contre l’Arabie Saoudite — le seul qu’il recevra en Coupe du Monde avant celui tristement célèbre de Berlin en 2006 — marque un tournant dans son parcours. À ce moment-là, Zizou n’est pas encore le héros du 12 juillet. Il est un cadre émergent du groupe, attendu, scruté. Et critiqué pour ce coup de sang qui aurait pu coûter cher à l’équipe de France.

Aimé Jacquet, de son côté, choisit de ne pas surjouer la colère. Il sermonne, mais ne brise pas. Il voit en Zidane un leader en devenir, un homme qu’il faut accompagner, et non pas brider. La confiance reste intacte, malgré l’erreur. Et c’est peut-être là, dans cette gestion fine de l’humain, que s’est aussi construite la victoire finale, marquée par un doublé de « ZZ », le faisant passer à la postérité…

Publicité

Multisports