Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Avant de se replonger dans sa préparation NBA, Victor Wembanyama s’est offert une parenthèse aussi rare qu’intense. En juin, le prodige français s’est envolé pour la Chine, dans un temple dédié aux moines guerriers. Loin des parquets, c’est dans un mélange de spiritualité, de kung-fu et de dépassement de soi que le joueur des Spurs a vécu une expérience hors du commun.
Accompagné de Guillaume Alquier, son préparateur physique français, Victor Wembanyama a été initié à un mode de vie exigeant en Chine et dans ce fameux temple, à mille lieues de son quotidien NBA. Au programme : entraînements physiques poussés, pratiques spirituelles et immersion dans une discipline millénaire. Un défi mental et corporel d’une intensité inattendue. Il raconte à L’Equipe.
« J’y suis allé avec Guillaume. On a été initiés sur place à la vie de moine guerrier, qui allie le bouddhisme et la pratique intensive du kung-fu. C’était très dur. On découvrait des mouvements qu’on n’avait jamais faits dans nos vies. C’était plus de 1 000 coups de pied à faire par jour, des sauts, des exercices d’équilibre, des étirements… On utilisait des muscles qu’on sollicitait rarement et qui étaient rapidement surchargés. J’ai eu certaines des plus grosses courbatures de ma vie (rires). C’était même trop à un moment donné. Il a fallu ralentir. Heureusement, mon shifu était compréhensif. On a quand même pu vivre l’expérience jusqu’au bout, et on est devenus des moines à la fin. On fait officiellement partie de la 34e génération des moines guerriers du temple. »
Une quête d’équilibre, au sens propre comme au figuré
Au-delà de l’aspect physique, la dimension spirituelle a profondément marqué Wemby. Chaque jour, la méditation occupait une place centrale dans la discipline du temple. Une pratique qui, sans révélation spectaculaire, a provoqué en lui des prises de conscience profondes.
« Énormément. On en faisait tous les soirs, et la plus longue session qu’on a faite a duré deux heures. Je n’ai pas eu d’effet eurêka, mais comme je le disais tout à l’heure, ça m’a permis encore plus de comprendre qu’on n’a pas toute la vie pour faire certaines choses. Sans trop rentrer dans les détails, c’est un peu cette idée qu’il faut se libérer des chaînes qu’on s’attache à soi-même. »
Ce passage en Chine ne s’inscrit pas dans une logique médiatique ou publicitaire, mais bien dans une démarche personnelle de croissance. À 21 ans à peine, Wemby explore déjà des chemins intérieurs que peu de joueurs NBA osent emprunter. Une démarche atypique, mais qui semble cohérente avec sa maturité hors normes.
Pour les Spurs, cette initiative renforce encore un peu plus l’idée qu’ils misent sur un joueur aux multiples dimensions. Plus qu’un phénomène physique, Victor Wembanyama incarne aussi une forme d’équilibre, entre exigence sportive et quête de sens. En attendant son retour sur les parquets à l’automne, le Français aura surtout consolidé cet été sa force intérieure. Et peut-être gagné une nouvelle forme de sérénité pour affronter les défis à venir en NBA.