Bien des années plus tard, Andy Murray déballe : « Roger Federer m’a humilié »

Andy Murray
BBC Sport (DR)

Par Rédaction | Sport

Il y a des défaites qu’on n’oublie pas. Même lorsqu’on s’appelle Andy Murray, ancien numéro un mondial et triple vainqueur en Grand Chelem. Aujourd’hui, loin de la fougue de ses vingt ans mais riche d’une carrière exceptionnelle, l’Écossais se confie sans filtre sur l’un de ses souvenirs les plus marquants – et douloureux – sur un court de tennis. Et ce n’est pas n’importe qui qui se tenait de l’autre côté du filet. Roger Federer, rien que ça !

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Il y a des matches qui laissent une trace, pas seulement dans les livres de résultats, mais dans la mémoire des joueurs eux-mêmes. Andy Murray, champion respecté et battant acharné, a souvent été vu comme le quatrième homme d’une ère dominée par le mythique Big Three – Federer, Nadal, Djokovic. Pourtant, au fil des années, l’Écossais a su se hisser à leur hauteur, décrocher trois titres majeurs, deux médailles d’or olympiques, et même s’emparer brièvement de la place de numéro un mondial. Une carrière immense, construite avec ténacité, humilité, et une résilience hors norme.

Mais même les plus grands connaissent des jours sombres. Et dans un récent épisode du podcast The Tennis Mentor, Andy Murray est revenu avec franchise sur un moment qu’il qualifie lui-même d’humiliation. Ce jour-là, à Londres, devant son public, il se retrouve face à un Federer en état de grâce.

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Andy Murray se souvient de sa pire défaite contre Roger Federer

« L’une des caractéristiques du tennis, c’est qu’il est difficile, mais qu’il offre de grandes leçons. La plupart des semaines, on termine les tournois en perdant. Même les plus grands joueurs, s’ils jouent 20 tournois dans l’année, s’ils en gagnent cinq, c’est une grande saison. Les autres semaines, vous terminez par une défaite. Mais je dirais que l’un des matches où j’ai été le plus humilié, c’était à l’O2 Arena de Londres, lors des ATP Finals (en 2014).

Je ne sais plus si c’était 6–0 5–0, mais c’était 6–0 3–0 avant que je ne gagne mon premier jeu, et c’était peut‐être 6–0 5–0 contre Federer. Il jouait très bien, je jouais très mal. C’était devant mon public, dans un stade immense. Je pense que c’est la seule fois de ma carrière où j’ai espéré gagner un match. Je me suis senti humilié ce jour‐là. »

Loin d’être une simple anecdote, cette confession témoigne de la brutalité du sport de haut niveau. Murray ne s’en cache pas : ce match contre Roger Federer, lors des ATP Finals 2014, fut un moment d’intense solitude. Un cauchemar vécu en direct devant des milliers de spectateurs et retransmis dans le monde entier. Federer, impérial, avait alors livré une partition quasi-parfaite, étouffant Murray dans un duel à sens unique.

Ce jour-là, à l’O2 Arena, le contraste entre les deux hommes était saisissant. Le Suisse, calme et fluide, semblait marcher sur l’eau. L’Écossais, lui, peinait à trouver ses repères. Dans ce genre de confrontation, même les champions peuvent se sentir fragiles, exposés, presque nus. Murray n’a jamais caché que ce match l’avait profondément marqué.

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Ce qui rend le récit encore plus fort, c’est qu’il provient d’un joueur que Federer, Nadal et Djokovic ont toujours respecté. Andy Murray ne fait peut-être pas partie du Big Three, mais il en a été le rival le plus sérieux. Il les a battus, souvent en finale. Il les a rejoints au sommet, brièvement, mais à la loyale. Ce respect qu’il a conquis sur le court n’a jamais été un dû, il l’a mérité, match après match.

Aujourd’hui encore, Andy Murray continue de se battre, malgré les blessures, les opérations, et le poids des années. Ce genre de témoignage, sincère et sans fard, rappelle que derrière chaque champion, il y a aussi des cicatrices. Et que même les légendes ont un jour goûté à l’humiliation… pour mieux rebondir.

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