Par Rédaction | Sport
Quand une figure emblématique du football français se confie sur un autre monument du ballon rond, les mots prennent une saveur particulière. Dans une récente interview, Luis Fernandez a d’ailleurs été franc à propos de Zinédine Zidane, lui qui a eu l’opportunité d’être son coéquipier avant de raccrocher les crampons…
Il y a des carrières qui marquent les esprits, et des trajectoires qui se croisent pour mieux écrire l’histoire. Celle de Luis Fernandez, champion d’Europe 1984 avec les Bleus, et celle de Zinédine Zidane, futur champion du monde, se sont rencontrées au tout début des années 1990, à Cannes. À l’époque, Fernandez, vétéran expérimenté et charismatique, arrive en fin de parcours sur les pelouses de première division. Sur ces mêmes terrains, un certain Zizou, encore inconnu du grand public, fait ses premiers pas parmi les pros. L’alchimie entre les deux hommes va laisser des traces.
C’est à l’occasion d’une interview pour Kampo que Luis Fernandez est revenu sur ces débuts communs avec Zidane. Non sans émotion, l’ancien joueur et coach du PSG a raconté le joueur discret, respectueux et talentueux qu’il a vu grandir. S’il évoque le passé avec tendresse, Fernandez ne cache pas son attachement presque viscéral à Zidane, au point de se montrer très clair lorsqu’il s’agit de défendre l’ancien numéro 10 des Bleus.
Luis Fernandez admiratif de Zinédine Zidane depuis le tout début
« Zizou commence avec moi sur le terrain, et avec Jean Fernandez qui en est l’entraîneur. Zizou, c’est lui qui me récupérait les ballons, puisqu’il était derrière moi, que je jouais un peu plus haut dans le jeu (rires). Si tu le vois quand il rentre dans l’équipe, quand Jean Fernandez le positionne… Il est à l’écoute, tu ne l’entends pas. Il était très respectueux, il écoutait les conseils. Il commençait à se montrer, à prendre place, à jouer, avec de la facilité, et ça tu le vois tout de suite. Il avait aussi des parents vraiment exceptionnels. Quand tu les rencontrais après un match, ils étaient posés, calmes, tranquilles, respectueux… Tu sentais l’éducation.
Zizou avait son style à lui, et on a aimé tout ça, on a apprécié, et c’est évidemment pour ça qu’après, quand il va à Bordeaux, on regarde son parcours… On est admiratifs, on le voit grandir, progresser, mettre plus tard deux buts en finale de la Coupe du Monde. Platini, Zidane… Je les aime beaucoup, qu’on ne les touche pas, parce que je peux devenir méchant »
Cette déclaration, aussi intense que sincère, en dit long sur la place que Zidane occupe dans le cœur de Luis Fernandez. Il ne s’agit pas seulement d’un ancien coéquipier ou d’un grand joueur : pour lui, Zidane est un symbole, une fierté du football français qu’il faut protéger. Cette relation d’estime prend racine dans un vestiaire cannois où les rôles étaient alors inversés : Fernandez en mentor bienveillant, Zidane en jeune poussé à éclore.
L’épisode à Cannes reste encore aujourd’hui méconnu du grand public. Pourtant, il s’agit d’une période charnière dans la construction du futur Ballon d’Or. Fernandez, alors en fin de carrière, apporte expérience et structure à une équipe jeune, dans laquelle Zidane va apprendre à s’imposer. Sous la houlette de Jean Fernandez, ce moment précis va servir de tremplin à Zizou, qui ne tardera pas à exploser à Bordeaux, puis à la Juventus. Et la suite, chacun la connaît…