Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Loin des méthodes classiques de préparation physique, Victor Wembanyama continue de surprendre par ses approches peu conventionnelles. Au centre d’entraînement des Spurs, les haltères côtoient désormais… un plateau d’échecs. Une curiosité qui s’explique par la volonté du jeune intérieur français de repousser les limites mentales autant que physiques.
Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de Julien Song, spécialisé dans les échecs, Victor Wembanyama révèle avoir intégré le jeu dans ses routines d’entraînement. « À l’entraînement, je fais régulièrement un exercice pour travailler la prise de décision sous fatigue », explique-t-il. « Je fais du cardio, du fractionné sur le vélo par exemple, et je joue aux échecs entre les séries. Les échecs, c’est une réflexion à laquelle je suis habituée et que je fais sous extrême fatigue parfois. Comment ça influence les choix. C’est marrant. Ça développe beaucoup de choses. »
La dimension stratégique du jeu ne semble pas être un simple passe-temps pour Wembanyama. L’intérieur des Spurs établit un lien direct entre les mécanismes des échecs et les situations offensives en NBA, notamment le pick & roll. « Le but, c’est de créer un déséquilibre dans la défense et un avantage pour ton coéquipier », poursuit-il.
Une réflexion poussée jusque dans les détails
« Je dis que c’est similaire car il y a beaucoup de théories derrière le pick & roll, des choix offensifs comme défensifs qui amènent à un meilleur choix théorique de l’attaque ou de la défense. Ça me fait un peu penser aux calculs aux échecs. ‘Ok il a fait ça, donc je vais mettre ma pièce là, il faut que je me rappelle ceci ou cela’. »
Cette analogie illustre parfaitement la manière dont Wembanyama conçoit le basket : non seulement comme une épreuve physique, mais aussi comme un jeu d’anticipation, de calcul et de lecture du jeu. Pour lui, chaque décision, chaque mouvement, chaque écran peut s’apparenter à un coup d’échecs.
L’intégration de telles pratiques mentales n’est pas anodine, surtout dans une ligue aussi exigeante que la NBA. Dans une ère où les détails font souvent la différence, la capacité à garder sa lucidité sous pression devient un atout précieux. Et à seulement 21 ans, Wembanyama semble déjà en avoir fait une priorité.
Ce genre d’approche, aussi originale qu’efficace, confirme que le phénomène français est aussi redoutable dans sa tête que dans ses mouvements sur le parquet. À l’aube de sa troisième saison NBA, Wembanyama continue de construire un profil unique, à la croisée des disciplines.