Fabio Cannavaro : « Après la finale de la Coupe du Monde 2006, j’ai eu honte »

Fabio Cannavaro et Zinédine Zidane
Serie A (DR) / SKWEEK (DR)

Par Rédaction | Sport

C’est l’histoire d’un héros mondial, d’un Ballon d’Or, d’un capitaine au sommet de sa carrière. Et pourtant, même les plus grands peuvent ressentir du remords. Fabio Cannavaro, figure emblématique du football italien, s’est récemment confié dans une interview poignante sur l’un des épisodes les plus intimes de sa vie de joueur.

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C’est une scène que personne n’aurait imaginée à l’époque. L’Italie venait de décrocher la Coupe du Monde 2006, et Fabio Cannavaro en était l’incontestable leader. Quelques semaines plus tard, c’est une tout autre tempête qui secoue le football italien : le scandale du Calciopoli, un vaste réseau de matchs truqués, fait chuter la Juventus de Turin en Serie B. Alors que la plupart des stars plient bagage, une voix se lève, calme mais ferme.

Ce moment, Fabio Cannavaro ne l’a jamais oublié. Il le raconte aujourd’hui dans un entretien accordé au média italien Cronache di Spogliatoio, avec une honnêteté désarmante. Et au cœur de ce souvenir, un nom revient avec force : Alessandro Del Piero.

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Fabio Cannavaro et Alessandro Del Piero : deux trajectoires, un même respect

La Juventus avait été condamnée à la relégation, malgré un effectif de stars et une réputation européenne. Beaucoup ont préféré partir pour préserver leur carrière. Cannavaro, lui, choisit le Real Madrid. Mais Del Piero, figure tutélaire du club, prend une décision à contre-courant.

« Après avoir gagné la Coupe du Monde, la plupart des stars ont décidé de quitter la Juventus parce que l’équipe avait été reléguée en Serie B. Del Piero tenait le trophée et le regardait fixement pendant un long moment. Il m’a dit : ‘Je reste, Fabio !’ J’ai répondu : ‘Quoi ?’ Il a répliqué : ‘Je ne quitterai pas ma Juve.’ Quelques jours plus tard, je l’ai appelé et lui ai dit : ‘Hé Alex, je suis désolé d’avoir quitté l’équipe.’ Il m’a répondu : ‘Pas besoin d’être désolé. Tu as quitté l’équipe pendant ses moments les plus difficiles. Mais moi, je suis le capitaine — je ne peux pas partir.’ Après les mots de Del Piero, j’ai eu honte de moi-même. »

Cette anecdote, au-delà de l’émotion, en dit long sur la loyauté exceptionnelle de Del Piero. L’attaquant est resté à Turin, en Serie B, pour reconstruire un club blessé, tandis que d’autres poursuivaient leur route vers des sommets. Une décision rare dans un football de plus en plus individualiste.

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Cannavaro, lui, ne cache pas qu’il a longtemps porté ce poids. « J’ai eu honte », répète-t-il, avec cette franchise qui honore autant qu’elle surprend. Lui, le capitaine d’une nation championne du monde, reste admiratif devant le geste silencieux mais immense de son ancien coéquipier.

Derrière cette confession, c’est tout un pan d’histoire du football italien qui ressurgit. L’époque où les légendes ne se mesuraient pas seulement aux trophées, mais aussi aux décisions prises quand tout s’écroule. Et Del Piero, dans ce chaos, est resté debout.

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