Torpillé par le 243ème joueur mondial, Gaël Monfils craque : « Je suis fou »

Le tennisman français Gaël Monfils
Gaël Monfils (DR)

Par Rédaction | Sport

Depuis plus de vingt ans, Gaël Monfils enchante les courts du monde entier avec son style inimitable, ses sauts spectaculaires et ses punchlines parfois lunaires. Véritable showman du tennis, il a su conquérir le cœur du public bien au-delà des frontières françaises. Mais aujourd’hui, à 38 ans, l’ex-enfant prodige du tennis tricolore traverse une période plus trouble. Et son dernier match à Washington n’a rien arrangé.

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Il y a des défaites qui font plus mal que d’autres. Celle encaissée cette semaine par Gaël Monfils au premier tour du tournoi ATP 500 de Washington entre dans cette catégorie. Opposé à un joueur revenu de nulle part, le Français a sombré sans trouver la moindre solution, dans un match à sens unique. Ce n’est qu’après coup que les mots ont fusé, bruts, sans filtre, dans une interview où Monfils s’est totalement lâché.

Ce joueur, c’est Yibing Wu. Le Chinois, 243e mondial aujourd’hui mais ancien 54e en 2023, sortait tout juste des qualifications. Il n’a laissé aucune chance à Monfils, s’imposant sèchement 6-3, 6-1 en à peine plus d’une heure. Un naufrage tennistique qui a poussé le Français à livrer un cri du cœur.

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Gaël Monfils dépité après sa défaite contre un illustre inconnu

C’est après la rencontre, face aux journalistes, que La Monf’ a vidé son sac. Et ses mots, crus, sans détour, trahissent une grande détresse intérieure, bien au-delà de la simple défaite sportive :

« Vous avez raison, j’ai très mal joué, j’ai été archi nul. Mais ce n’est pas pour ça que je vais arrêter de me battre. Moi aussi, quand je joue comme ça, je vous le dire ouvertement, je me dis : qu’est‐ce que je fous‐là ? Je suis enragé. Je suis loin de ma fille. J’aurais pu passer des vacances avec ma femme et ma fille. Vous croyez toujours qu’on est bien.

Oui, on est dans de bonnes conditions mais ce n’est que du matériel. Je suis là, je fais un match comme ça, je suis fou. Je perds mon temps. Je vois que je joue très mal et que je n’arrive à rien faire. C’est sincère. Je vais repartir à l’entraînement. Essayer de trouver comment mieux servir, mieux retourner, mieux jouer. Mais ne croyez pas que je suis là, à me dire c’est la belle vie. Loin de là. Cette défaite fait chier… »

Une sortie sincère, qui illustre l’usure mentale d’un joueur toujours habité par le feu sacré, mais rattrapé par la réalité du haut niveau. Car même les artistes finissent par payer la facture du temps. Et à 37 ans, malgré tous ses efforts, Monfils peine à retrouver l’intensité de ses plus belles années.

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Il ne faut pourtant pas l’oublier : Gaël Monfils a tant donné. Tant de matchs épiques, de sourires, de coups venus d’ailleurs. Il a porté le tennis français pendant des années avec panache. Alors forcément, même dans la défaite, même dans la douleur, difficile d’être trop dur avec lui. À cet âge, sur le circuit, chaque victoire est une bataille gagnée contre l’usure, chaque revers un rappel brutal des limites du corps.

Cette nouvelle contre-performance, surtout face à un adversaire aussi éloigné au classement, n’est qu’un épisode de plus dans la saison compliquée d’un champion qui refuse de baisser les bras. Et s’il a craqué verbalement, c’est peut-être justement parce qu’il tient encore trop à ce sport pour l’abandonner sans lutter.

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