Par Rédaction | Sport
Le monde du sport n’a jamais cessé d’être secoué par des soupçons de dopage, mais certains athlètes semblent plus exposés que d’autres. Récemment, c’est l’ex-cycliste Thomas Voeckler qui a fait une sortie très remarquée à ce sujet, n’hésitant pas à égratigner au passage des figures majeures d’autres disciplines. Son coup de gueule vise notamment Rafael Nadal, et plus largement le traitement médiatique autour du dopage selon les sports.
Il y a des vérités qui dérangent, surtout lorsqu’elles viennent d’un ancien champion qui n’a plus rien à prouver. Thomas Voeckler, l’une des figures les plus emblématiques du cyclisme français des années 2000, a récemment accordé une interview au ton particulièrement incisif. Dans cet échange sans langue de bois, il dénonce un traitement inéquitable du dopage dans le sport selon la discipline concernée, avec une cible claire en ligne de mire : le tennis… et Rafael Nadal.
L’ex-coureur, désormais consultant et sélectionneur de l’équipe de France de cyclisme sur route, a pris tout le monde à contrepied en remettant en question l’indulgence médiatique dont bénéficient certaines stars d’autres sports. C’est dans une interview accordée à L’Équipe que Thomas Voeckler s’est livré à cœur ouvert :
« Quand vous recevez une infiltration au tennis, vous êtes glorifié, et vous passez pour un dieu vivant – et j’adore Rafael Nadal. Si dans le vélo vous devez avoir une infiltration, vous avez quinze jours d’arrêt, vous ne pouvez pas prendre part à une course », a encore glissé l’ex‐coureur. « C’est aussi simple que ça. Paul Pogba, que j’adore aussi, sans doute que ce n’est pas intentionnel ce qui lui est arrivé, mais si c’est Romain Bardet ou Thibaut Pinot qui se font avoir comme ça, on dit : ‘Ils nous ont pris pour des imbéciles pendant des années’. Le traitement de l’information n’est pas le même. »
Voeckler, Nadal, Pogba : deux poids, deux mesures ?
Les propos de Thomas Voeckler viennent raviver une vieille blessure du peloton : celle d’un sport longtemps discrédité par des décennies de scandales, au point de devenir le symbole même du dopage dans l’imaginaire collectif. Une stigmatisation que beaucoup de coureurs jugent aujourd’hui injuste, alors que d’autres disciplines semblent bénéficier d’un traitement bien plus favorable dans les médias et auprès du grand public.
En citant des figures comme Rafael Nadal ou Paul Pogba — qu’il dit admirer —, Voeckler met le doigt sur un paradoxe : pourquoi certaines pratiques médicales sont-elles acceptées et même valorisées dans certains sports, alors qu’elles valent suspicion immédiate aux cyclistes ? Une question qui soulève un débat de fond sur la perception du dopage et les standards d’éthique appliqués selon la discipline concernée.
Dans le monde du vélo, les coureurs vivent encore avec l’héritage empoisonné des années Armstrong et Festina. Même les plus intègres doivent composer avec un climat de suspicion permanent. Voeckler, qui n’a jamais été impliqué dans une quelconque affaire, semble aujourd’hui vouloir défendre ses pairs et rétablir une forme d’équité dans la lecture médiatique des affaires de dopage.
Son discours pourrait bien résonner chez d’autres sportifs et observateurs lassés d’un traitement jugé à géométrie variable. En jetant un pavé dans la mare, Thomas Voeckler ne cherche pas à accuser gratuitement, mais à ouvrir un débat de fond : celui d’un monde du sport où la transparence et l’équité restent encore à construire.