Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Après un premier tour en demi-teinte, l’équipe de France masculine de basket a renversé la vapeur aux JO de Paris. Guerschon Yabusele, l’un des piliers du groupe, a récemment livré un témoignage fort sur les coulisses de cette résurgence, évoquant notamment une fracture interne méconnue jusqu’ici.
C’est dans The Roommates Podcast, animé par ses nouveaux coéquipiers aux Knicks, Josh Hart et Jalen Brunson, que l’intérieur tricolore s’est exprimé sans filtre. Revenant sur la campagne olympique des Bleus, Guerschon Yabusele est revenu sur la claque reçue face à l’Allemagne (71-85) lors du troisième match, et l’ambiance délétère qui s’en est suivie en coulisses. D’après lui, certains membres du staff n’y croyaient déjà plus.
Le contexte était tendu : après une victoire poussive contre le Brésil et une frayeur face au Japon, la défaite contre les Allemands avait mis à nu les fragilités d’un groupe encore en construction. La pression était maximale avant le quart de finale contre le Canada, et les doutes semblaient gagner jusque dans les hautes sphères de la sélection.
« Il n’y avait plus que nous, les joueurs »
Dans son témoignage, Yabusele a été clair (propos repris par L’Equipe) : « À ce moment-là, tout le staff technique et quelques représentants de la Fédération imaginaient que c’était terminé. […] Tout le monde disait ‘On n’a aucune chance de les battre’. C’était fou. Il n’y avait plus que nous, les joueurs. Et on voyait les coaches en train de chercher à blâmer les responsables. L’atmosphère était folle. » Une déclaration qui a rapidement fait réagir les fans, tant sur le fond que sur la forme.
Les mots du joueur des Knicks laissent entrevoir une vraie fracture entre le vestiaire et une partie du staff, un malaise dont seule l’altercation entre Evan Fournier et l’ancien président de la Fédération Jean-Pierre Siutat avait été médiatisée jusque-là. Cette fois, c’est un cadre majeur de l’équipe qui l’affirme publiquement. Le rôle joué en interne par des vétérans comme Batum ou De Colo a aussi été mis en lumière, eux qui ont relancé la dynamique du groupe avant l’exploit contre le Canada.
La suite, on la connaît : une victoire pleine d’intensité face aux Canadiens (82-73), une revanche face à l’Allemagne en demi-finale (73-69), et une belle résistance contre les États-Unis en finale (87-98). Malgré la médaille d’argent, le parcours aura laissé un goût particulier aux joueurs.
Ce témoignage pourrait avoir des répercussions sur le futur des Bleus. À l’approche de l’Euro, prévu dans quelques semaines, la conférence de presse inaugurale s’annonce déjà électrique. Les tensions internes, si elles ne sont pas apaisées, pourraient fragiliser un groupe encore en reconstruction malgré sa récente réussite olympique.