Un an après, les proches de Léon Marchand disent pourquoi il a vraiment snobé le village olympique : « Là-bas… »

Eurosport (DR)

Par Rédaction | Sport

Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont laissé des souvenirs impérissables, notamment grâce aux exploits de certains athlètes tricolores. Parmi eux, Léon Marchand, prodige de la natation française, a marqué les esprits autant par ses performances que par un choix étonnant : celui de ne pas séjourner au village olympique. Un an après, ses proches lèvent enfin le voile sur cette décision, qui avait surpris bien du monde à l’époque. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout était calculé au millimètre près !

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Il y a des décisions qui font parler, surtout quand elles sortent des sentiers battus. Pendant que la majorité des athlètes vivaient l’expérience unique du village olympique, Léon Marchand, triple médaillé aux JO de Paris, avait choisi un tout autre mode de vie. Loin de l’agitation et de la ferveur collective, il s’était installé dans un appartement à deux pas de la Défense Arena, où se déroulaient toutes les épreuves de natation. Un choix mûrement réfléchi, et aujourd’hui pleinement assumé par son entourage.

Le choix assumé de Léon Marchand de ne pas être au village olympique

L’entraîneur en chef de l’équipe de France, Denis Auguin, est en effet revenu sans détour sur les raisons logistiques et stratégiques derrière cette décision dans un excellent papier de L’Équipe :

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« Le calcul a été vite fait. Une petite heure de navette non climatisée le matin du village à la piscine pour nager les séries, une petite heure retour à midi, même tarif le soir pour les demi-finales ou les finales avec, en plus, des délais allongés à cause du protocole, du contrôle antidopage et des obligations médiatiques. Et ça pratiquement tous les jours pendant une semaine sans tenir compte des éventuels retards… »

Cette logistique complexe aurait pu altérer la préparation mentale et physique du nageur, alors en quête de plusieurs titres olympiques. Pour un athlète de ce niveau, chaque minute compte, chaque détail peut faire la différence. Et en compétition, la sérénité et la fraîcheur ne s’improvisent pas. Quitter le village, c’était aussi s’offrir une bulle de calme dans un environnement ultra-maîtrisé, à l’écart de l’agitation olympique.

Rémi Duhautois, directeur du haut niveau à la Fédération Française de Natation, apporte un autre éclairage :

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« On est arrivé avec quelque chose de carré parce que si on parle des aspects négatifs du village, il y en a aussi des positifs. Tu as tout ce que tu veux à ta disposition, tu manges quand tu veux, tu n’as aucune contrainte parce que la grosse machine des Jeux est là. Tu as un problème, il est résolu. Si on en sortait, il fallait être irréprochable. Donc cela nécessitait de notre part et de celle de Léon des règles très claires et une organisation au millimètre »

Ce cadre rigide mais ultra-efficace, Léon Marchand l’a respecté à la lettre. Accompagné de son équipe restreinte, il a vécu ses JO comme une opération commando. Levé aux aurores, repos strict, sessions de soins encadrées, repas contrôlés : chaque journée était optimisée pour lui permettre d’atteindre l’excellence. Et les résultats ont parlé d’eux-mêmes : des courses maîtrisées, une fraîcheur rare en deuxième semaine, et une pluie de médailles.

Ce choix hors norme — celui de snober le village olympique — a donc été un pari audacieux mais finalement gagnant. Un an plus tard, au regard de ses performances et de l’impact qu’il a eu sur la natation française, difficile de remettre cette stratégie en question. Et ce n’est sûrement pas Novak Djokovic, qui a fait pareil pour ses propres raisons et qui a été médaillé d’or, qui dira le contraire !

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