Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La parole de Guerschon Yabusele a secoué l’environnement des Bleus. Un an après les Jeux olympiques de Paris, le joueur a livré un témoignage inattendu sur le climat dans le vestiaire tricolore après le premier tour manqué. Mais c’est la réponse mesurée et posée de Boris Diaw qui retient aujourd’hui l’attention.
Présent à l’Insep mardi dans le cadre de la préparation de l’équipe de France à l’Eurobasket, Boris Diaw a accepté de réagir publiquement. Sans chercher à nier les ressentis, il a tenu à faire la part des choses entre perception et réalité. Une manière de prendre la critique sans l’esquiver, tout en rappelant son rôle.
Dans un podcast enregistré aux États-Unis avec Jalen Brunson et Josh Hart, Yabusele avait raconté que « tout le staff technique et quelques représentants de la Fédération imaginaient que c’était terminé. Il n’y avait plus que nous, les joueurs. Et on voyait les coachs en train de chercher à blâmer les responsables ». Boris Diaw s’est montré compréhensif face à cette vision (via RMC) : « Ce qui est très intéressant de relever là-dedans, c’est la perception du joueur et comment il a ressenti les choses à ce moment-là. »
Un discours apaisant pour éviter les fractures internes
Dans ses propos, l’ancien capitaine des Bleus insiste sur le besoin d’écoute, notamment quand les émotions sont exacerbées après une déconvenue sportive. Il ne conteste pas ce que les joueurs ont pu vivre, même si cela ne correspond pas à ce que le staff souhaitait transmettre. Ce décalage d’interprétation est pour lui un sujet de travail.
« Le fait de ne pas se sentir soutenu, c’est quelque chose auquel il faut qu’on fasse plus attention, car ça ne reflète pas la réalité mais la perception est quand même là », a-t-il expliqué. Diaw a conclu en affirmant vouloir « travailler là-dessus », afin d’éviter que de telles incompréhensions nuisent à la cohésion du groupe.
Après avoir frôlé l’implosion en phase de poules, les Bleus avaient réussi à se remobiliser pour aller jusqu’en finale, écartant tour à tour le Canada de Shai Gilgeous-Alexander et l’Allemagne championne du monde. Une résilience dont le staff espère se souvenir à l’aube d’un Eurobasket très ouvert.
Pour la campagne de 2025, l’équipe de France sera fortement remaniée, privée de ses principaux cadres dont Victor Wembanyama. Un contexte qui obligera encore davantage le staff à fédérer autour d’un nouveau noyau. Le rappel du malaise vécu en 2024 pourrait alors servir d’alerte utile pour ne pas répéter les mêmes erreurs.