Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis quelques jours, une vidéo d’entraînement de Rudy Gobert circule sur les réseaux sociaux. On y voit le pivot français travailler son dribble, son tir, et d’autres aspects de son jeu offensif. Mais au lieu de susciter le respect, ces images ont relancé des moqueries familières. Une situation qui commence à en exaspérer certains.
La question est simple : qu’attend-on réellement de Rudy Gobert ? S’il ne sort pas de son rôle défensif, on lui reproche de ne pas être assez complet. S’il tente de progresser, c’est sa technique ou sa gestuelle qui sont tournées en ridicule. Ce paradoxe a poussé plusieurs observateurs à prendre la parole en sa défense.
Un message en particulier a fait le tour de la communauté NBA : « C’est la dernière fois que je parle de ça, mais Rudy Gobert est le seul joueur NBA à se faire moquer parce qu’il n’a pas de ‘bag’, puis à nouveau critiquer quand il travaille justement ces aspects-là. Vous ne serez jamais satisfaits, sérieux », a posté un internaute. Le ton est agacé, mais révélateur d’une frustration plus large.
Des attentes parfois contradictoires autour de Gobert
La position de Gobert dans le paysage NBA reste ambivalente. Quadruple DPOY, il est respecté pour sa défense élite, mais reste souvent une cible facile dès qu’il sort de son registre habituel. Cette vidéo d’entraînement, loin d’être ridicule, montre pourtant un joueur motivé à élargir sa palette et qui devrait techniquement faire plaisir à du monde.
Sur certains séquences, on le voit enchaîner dribbles, spins et jump shots avec sérieux, dans un contexte privé. Loin des paillettes des highlights ou du trash talk, ce sont les coulisses du travail d’un vétéran de haut niveau. Mais même là, les critiques fusent, parfois même sans fondement.
Le cas Gobert illustre bien les contradictions du public NBA. On exige des joueurs qu’ils sortent de leur zone de confort, mais on se moque d’eux lorsqu’ils le font maladroitement ou avec retard. Cette exigence permanente peut devenir toxique, surtout pour des profils atypiques comme celui du Français, qui tente pourtant de répondre sur le terrain.
À 33 ans, Gobert reste l’un des meilleurs protecteurs de cercle au monde, mais il veut visiblement plus. Et même si ce travail n’aboutit pas à une métamorphose radicale, il mérite au moins d’être salué… plutôt que ridiculisé. À voir désormais si les changements seront visibles sur le parquet.